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Le Quotidien d'Oran, 30 janvier 2008
Les statistiques se suivent et se ressemblent presque toutes: l’économie américaine est en route pour la récession, certains économistes affirmant même qu’elle y est déjà entrée depuis quelques mois. Un secteur immobilier malade, des ménages qui commencent à réduire leurs dépenses de consommation, des marchés financiers qui s’affolent: un tel cocktail ne pouvait que déclencher ce retournement de conjoncture qui, concrètement, se caractérise par une production de richesses moins importante.
Du coup, la sempiternelle question revient sur toutes les lèvres: puisque l’Amérique éternue, le reste du monde va-t-il s’enrhumer ? Quoi que l’on pense des Etats-Unis, la question est légitime car l’économie de ce pays, avec près de 14.000 milliards de dollars de Produit intérieur brut (PIB), est la première de la planète, devant celles du Japon, de la Chine et de l’Allemagne.En étant les clients du monde entier, qu’il s’agisse de l’Europe, de l’Asie ou des pays d’Amérique latine, les Etats-Unis ont un effet d’entraînement considérable sur la machine économique globale. Que la demande américaine vienne à baisser et de nombreux pays subiront le choc en retour avec le risque d’entrer, eux aussi, en récession.
Mais, pour autant, la possibilité d’une contamination est âprement discutée. Sans nier l’importance de l’économie étasunienne, il existe des experts qui pensent que le monde peut s’adapter à sa faiblesse, voire à continuer à bien fonctionner sans dépendre d’elle. C’est la thèse du découplage. Elle n’est pas nouvelle et émerge à chaque fois que les Etats-Unis connaissent un trou d’air. Mais cette fois-ci, assurent ceux qui la défendent, l’environnement est totalement différent.
En 2001, date de la dernière récession américaine, les pays émergents tels que le Brésil, la Russie, l’Inde ou la Chine (les fameux BRIC, selon l’acronyme élaboré par Goldman Sachs pour suivre l’évolution de la mondialisation et des pays émergents) n’avaient pas atteint le niveau de développement qui les caractérise aujourd’hui. Et encore, il convient de rappeler que la récession américaine de 2001 n’a duré que deux trimestres, ce qui oblige à revenir à 1991 pour retrouver trace d’un repli durable de l’activité économique aux Etats-Unis. Un repli qui avait permis à Bill Clinton de remporter la présidentielle de 1992 face à Bush père grâce au fameux slogan «It’s the economy, stupid !».
En 1991, Internet en était à ses balbutiements, la Russie s’effondrait, la Chine reprenait discrètement sa place sur l’échiquier mondial après les massacres de Tian’anmen de 1989. Aujourd’hui, la situation est totalement différente. Les pays émergents commercent de plus en plus entre eux ou avec l’Europe. L’Allemagne, championne du monde des exportateurs avec 200 milliards de dollars d’excédent commercial en 2007, a autant de débouchés commerciaux en Asie que sur le Vieux Continent ou aux Etats-Unis. Bref, la théorie du découplage n’est pas farfelue, même s’il faut garder à l’esprit qu’une longue récession aux Etats-Unis aura des conséquences négatives sur toute la planète.
Mais si ce découplage se vérifie dans les prochains mois (à supposer que la récession américaine ait bien lieu, ce qui reste encore à prouver...), cela pourrait marquer l’émergence d’un nouvel ordre économique mondial et démontrer que le centre de gravité économique de la planète est en train de se déplacer vers l’Est. Peut-on dès lors affirmer, comme le fait l’hebdomadaire Newsweek, que « l’Amérique sera alors entrée en déclin » ? Peut-être pas, mais il faut d’ores et déjà scruter avec soin les statistiques et études comparatives. Et déjà, l’une d’elles mérite réflexion.
Selon le McKinsey Global Institute, un cercle de réflexion (think tank) dépendant de la firme de conseil, le total des actifs financiers est désormais plus important en Europe qu’aux Etats-Unis, ce qui n’était pas encore le cas en 2006, où les marchés américains détenaient 56.000 milliards de dollars contre 53.000 milliards pour leurs homologues européens, britanniques compris. C’est peut-être là le premier indice annonciateur de la perte de vitesse de l’Amérique par rapport à ses concurrents.
Akram Belkaïd
Blog au fil des jours, quand la chose et l'écriture sont possibles.
Lignes quotidiennes
mercredi 30 janvier 2008
lundi 28 janvier 2008
Le Sultanat d'Oman, selon le Bilan du Monde 2008
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Dans sa dernière livraison, le « Bilan du monde 2008 », hors série du quotidien Le Monde, revient sur les chiffres 2007 du Sultanat de l’Oman pour cette année. Sous la plume d’Olivier Da Lage, la publication fait référence aux déclarations du ministre de l’Economie Ahmed Ben Abdel Nabi Mekki selon lequel la production pétrolière aurait décliné de 2% en 2007 pour atteindre 730.000 barils.
« Les revenus pétroliers (607,5 millions d’euros) devraient représenter 67% des recettes publique et ceux liés à l’extraction de gaz naturel (111,4 millions d’euros) environ 12% », note encore Da Lage qui précise que les revenus tirés des exportations de gaz naturel « sont en progression de 46% par rapport à l’année 2006. »
De même, le Bilan du Monde 2008, relève que les « exportations non pétrolières ont atteint pour la première fois, le cap des 2,025 milliards de dollars en 2007 » soit une hausse de 82% par rapport à 2006 !
Enfin, la publication rappelle que le Sultanat d’Oman devrait renoncer à faire partie de l’union monétaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui est censée se mettre en place en 2010. Et de citer les propos de Hammoud Al-Zadjali, le gouverneur de la Banque centrale du Sultanat, qui a avertit en main 2007 qu’Oman « ne veut pas que sa politique financière et monétaire soit tributaire des exigences de l’unité monétaire du CCG. » Une position dictée notamment par le regain d’inflation au plus haut depuis dix ans en raison de la chute du dollar, devise à laquelle le rial omanais est arrimée.
De même, le Bilan du Monde 2008, relève que les « exportations non pétrolières ont atteint pour la première fois, le cap des 2,025 milliards de dollars en 2007 » soit une hausse de 82% par rapport à 2006 !
Enfin, la publication rappelle que le Sultanat d’Oman devrait renoncer à faire partie de l’union monétaire du Conseil de coopération du Golfe (CCG) qui est censée se mettre en place en 2010. Et de citer les propos de Hammoud Al-Zadjali, le gouverneur de la Banque centrale du Sultanat, qui a avertit en main 2007 qu’Oman « ne veut pas que sa politique financière et monétaire soit tributaire des exigences de l’unité monétaire du CCG. » Une position dictée notamment par le regain d’inflation au plus haut depuis dix ans en raison de la chute du dollar, devise à laquelle le rial omanais est arrimée.
source : Le Bilan du Monde, janvier 2008
mercredi 23 janvier 2008
L'avidité et les bêtises de la main invisible
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Le Quotidien d'Oran, mercredi 23 janvier 2008
S'il est encore trop tôt pour tirer les leçons de la récente tempête qui vient d'ébranler les Bourses mondiales, on peut d'ores et déjà se pencher sur l'un de ses aspects et en tirer une conclusion qui devrait faire réfléchir tous ceux qui ne jurent que par le marché et sa prétendue science infaillible. Que s'est-il passé pour que la panique s'empare des opérateurs et les pousse à vendre à tout va ?
On le sait, à l'origine de cette pagaille, il y a la fameuse crise des « subprime » aux Etats-Unis, ces prêts immobiliers risqués, qui plombent désormais le bilan de nombreuses banques et qui n'ont pas fini de faire parler d'eux. On remarquera pourtant, que cette crise dure depuis juin dernier et que personne n'ignorait que les établissements financiers sont les plus exposés. En fait, comme pour toute explosion, il a fallu une étincelle, et c'est George W. Bush qui l'a provoquée.
Il ne s'agit pas d'accabler une nouvelle fois le président américain mais, de noter que c'est après qu'il eut annoncé un plan de relance fiscal de 150 milliards de dollars que les Bourses américaines ont commencé à dévisser, entraînant dans leur chute les autres places de la planète. Pourtant, l'intention de Bush était louable puisqu'il s'agissait de redonner confiance aux Américains en leur proposant des rabais fiscaux destinés à les encourager à consommer et donc à empêcher que l'économie de leur pays, qui dépend aux deux tiers de la consommation, n'entre en récession.
La question est donc de savoir pourquoi Wall Street n'a pas apprécié le plan Bush au point de déclencher un mini-krach mondial. La réponse est simple : les opérateurs n'attendaient pas un plan de relance fiscal destiné à sauver l'économie réelle. Ils espéraient plutôt, pour ne pas dire qu'ils exigeaient, des mesures de sauvetage pour la sphère financière. En un mot, le marché attendait de la présidence américaine qu'elle épongeât ses errements. Si Bush avait annoncé le déblocage de 150 milliards de dollars pour renflouer les établissements mis à mal par la crise des « subprime », il y a fort à parier que tous les indices boursiers auraient battu des records à la hausse.
Dès lors, deux conclusions s'imposent. La première est d'ordre général et c'est plutôt un rappel. Qu'on le veuille ou non, c'est bel et bien l'appât du gain qui guide le marché et cela quel qu'en soit le prix final. Comme pour les scandales précédents (Enron, Worldcom, LTCM, Barrings,...), les langues vont bien finir par se délier et on réalisera alors, à quel point l'âpreté l'a disputé à l'imprudence dans cette affaire où des centaines de banques et des milliers de fonds ont bâti des châteaux de carte à partir de produits financiers risqués, puisque adossés à des créances quasiment insolvables. « Greed », est d'ailleurs le mot qui revient le plus souvent dans les commentaires d'experts. Il signifie avidité et il résume bien ce qui a caractérisé les marchés dans cette affaire des « subprime ».
La deuxième conclusion découle de ce qui précède. Disons-le et répétons-le, la fameuse « main invisible » qui agirait pour donner au marché toute sa rationalité n'est qu'une fumisterie à laquelle, de toutes les façons, seuls quelques ultra-libéraux continuent de croire cela sans oublier une kyrielle d'experts du Sud qui pensent être crédibles en ânonnant que le marché peut tout et qu'il a toujours raison. D'abord, le marché s'est trompé en se fourvoyant à propos de crédits vérolés et, de plus, il a été incapable de détecter à temps leur dangerosité. Mieux, ou pire, il a espéré jusqu'au bout l'intervention directe de l'Etat américain pour qu'il efface son ardoise.
En un mot, quand les choses vont mal, il n'y a pas de « main invisible » qui tienne et les opérateurs des marchés s'en remettent toujours à l'intervention publique. C'est une leçon à méditer alors que l'on continue ici et là à promouvoir le dogme du moins d'Etat.
Le Quotidien d'Oran, mercredi 23 janvier 2008
S'il est encore trop tôt pour tirer les leçons de la récente tempête qui vient d'ébranler les Bourses mondiales, on peut d'ores et déjà se pencher sur l'un de ses aspects et en tirer une conclusion qui devrait faire réfléchir tous ceux qui ne jurent que par le marché et sa prétendue science infaillible. Que s'est-il passé pour que la panique s'empare des opérateurs et les pousse à vendre à tout va ?
On le sait, à l'origine de cette pagaille, il y a la fameuse crise des « subprime » aux Etats-Unis, ces prêts immobiliers risqués, qui plombent désormais le bilan de nombreuses banques et qui n'ont pas fini de faire parler d'eux. On remarquera pourtant, que cette crise dure depuis juin dernier et que personne n'ignorait que les établissements financiers sont les plus exposés. En fait, comme pour toute explosion, il a fallu une étincelle, et c'est George W. Bush qui l'a provoquée.
Il ne s'agit pas d'accabler une nouvelle fois le président américain mais, de noter que c'est après qu'il eut annoncé un plan de relance fiscal de 150 milliards de dollars que les Bourses américaines ont commencé à dévisser, entraînant dans leur chute les autres places de la planète. Pourtant, l'intention de Bush était louable puisqu'il s'agissait de redonner confiance aux Américains en leur proposant des rabais fiscaux destinés à les encourager à consommer et donc à empêcher que l'économie de leur pays, qui dépend aux deux tiers de la consommation, n'entre en récession.
La question est donc de savoir pourquoi Wall Street n'a pas apprécié le plan Bush au point de déclencher un mini-krach mondial. La réponse est simple : les opérateurs n'attendaient pas un plan de relance fiscal destiné à sauver l'économie réelle. Ils espéraient plutôt, pour ne pas dire qu'ils exigeaient, des mesures de sauvetage pour la sphère financière. En un mot, le marché attendait de la présidence américaine qu'elle épongeât ses errements. Si Bush avait annoncé le déblocage de 150 milliards de dollars pour renflouer les établissements mis à mal par la crise des « subprime », il y a fort à parier que tous les indices boursiers auraient battu des records à la hausse.
Dès lors, deux conclusions s'imposent. La première est d'ordre général et c'est plutôt un rappel. Qu'on le veuille ou non, c'est bel et bien l'appât du gain qui guide le marché et cela quel qu'en soit le prix final. Comme pour les scandales précédents (Enron, Worldcom, LTCM, Barrings,...), les langues vont bien finir par se délier et on réalisera alors, à quel point l'âpreté l'a disputé à l'imprudence dans cette affaire où des centaines de banques et des milliers de fonds ont bâti des châteaux de carte à partir de produits financiers risqués, puisque adossés à des créances quasiment insolvables. « Greed », est d'ailleurs le mot qui revient le plus souvent dans les commentaires d'experts. Il signifie avidité et il résume bien ce qui a caractérisé les marchés dans cette affaire des « subprime ».
La deuxième conclusion découle de ce qui précède. Disons-le et répétons-le, la fameuse « main invisible » qui agirait pour donner au marché toute sa rationalité n'est qu'une fumisterie à laquelle, de toutes les façons, seuls quelques ultra-libéraux continuent de croire cela sans oublier une kyrielle d'experts du Sud qui pensent être crédibles en ânonnant que le marché peut tout et qu'il a toujours raison. D'abord, le marché s'est trompé en se fourvoyant à propos de crédits vérolés et, de plus, il a été incapable de détecter à temps leur dangerosité. Mieux, ou pire, il a espéré jusqu'au bout l'intervention directe de l'Etat américain pour qu'il efface son ardoise.
En un mot, quand les choses vont mal, il n'y a pas de « main invisible » qui tienne et les opérateurs des marchés s'en remettent toujours à l'intervention publique. C'est une leçon à méditer alors que l'on continue ici et là à promouvoir le dogme du moins d'Etat.
dimanche 20 janvier 2008
L'héritage anglais
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Vu, ou plutôt écouté, "Braveheart".
L'Ecosse, la liberté, la révolte, la domination et... les Anglais.
Toujours eux.
Combien de maux actuels leur doit-on ?
La liste serait longue.
J'y reviendrai...
Vu, ou plutôt écouté, "Braveheart".
L'Ecosse, la liberté, la révolte, la domination et... les Anglais.
Toujours eux.
Combien de maux actuels leur doit-on ?
La liste serait longue.
J'y reviendrai...
L’année 2008 vue par le Financial Times
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Il n'est jamais trop tard pour que ce blog en parle...
Publiées le 31 décembre 2007, les prévisions du Financial Times enregistrent déjà une confirmation puisque le quotidien de la City a prédit que le baril de pétrole dépasserait les 100 dollars (en raison notamment du gros appétit chinois pour l’or noir) ce qui a été chose faite dès le 2 janvier à New York. Voici les perspectives dressées par le « FT » qui, à la fin 2006, avait anticipé la crise des subprime aux Etats-Unis et l’émergence de Barack Obama comme principal adversaire d’Hillary Clinton.
Sarkozy va-t-il exploser ? « Un homme qui fait craquer des allumettes dans un entrepôt rempli de pétards ». Telle est la définition du FT de la façon dont Sarkozy gouverne la France. Et le FT de dresser la liste des « combustibles » : le droit du travail, les universités, les banlieues, les fonctionnaires et même la politique étrangère. Mais, tempère le FT, Sarkozy connaît bien les Français et se gardera de prendre des risques en 2008.
Elections US. Pour le « FT », le prochain président des Etats-Unis sera Hillary Clinton et cela malgré la montée en puissance de Barack Obama. Pour le quotidien, l’ex-first lady n’abandonnera pas la partie même si elle perd les premières primaires. Son avantage par rapport à Obama étant qu’elle est la mieux placée pour faire entendre sa voix dans les 22 Etats qui organiseront simultanément leurs primaires le mardi 5 février (« super Tuesday »).
L’Irak démembré ? Le FT n’y va pas par quatre chemins et affirme que ce pays est déjà désintégré et ne peut être considéré comme étant uni. Seule chance pour l’Irak de plus ou moins s’en sortir, selon le FT : une entente régionale entre l’Arabie Saoudite et l’Iran (qui serait possible) et une négociation entre l’Iran et les Etats-Unis (qui n’est pas à l’ordre du jour).
L’Iran et la bombe. Le Financial Times estime que l’Iran n’aura pas la bombe en 2008 mais plutôt en 2009 voire entre 2010 et 2015. A condition de relancer son programme nucléaire militaire dont les agences de renseignement américain ont affirmé en décembre dernier qu’il avait été interrompu en 2003.
Pakistan. Pour le quotidien de la City, il y a de grandes chances pour que Pervez Musharraf, qu’il soit ou non impliqué dans l’assassinat de Benazir Bhutto, ne dirige plus le Pakistan d’ici la fin 2008. Le FT prédit une grande instabilité pour ce pays en 2008.
Russie. Le FT résume le scénario probable : Vladimir Poutine a choisi Dimitri Medvedev pour lui succéder. Ce dernier sera élu président de la Russie et nommera Poutine premier ministre lequel pourrait faire passer une loi au parlement lui donnant plus de pouvoirs. Mais le FT nous rassure, l’actuel président et futur premier ministre n’a pas les moyens de devenir un dictateur…
Kyoto. Pour le FT, il y aura des progrès en 2008 dans les négociations sur le réchauffement climatique et la limitation des gaz à effet de serre. Et l’essentiel des discussions devrait tourner autour des efforts que les pays industrialisés vont exiger des émergents.
Une récession aux Etats-Unis ? Elle sera très courte début 2008 mais l’économie américaine devrait reprendre lentement du poil de la bête, notamment grâce aux exportations, affirme le FT. Au programme : poursuite de la chute des prix de l’immobilier, taux bas mais point trop car la Fed ne pourra pas ignorer l’inflation tandis que la prudence des consommateurs (dont les dépenses contribuent aux deux tiers de l’économie américaine) sera compensée par de meilleurs résultats pour les entreprises et donc un marché du travail toujours aussi dynamique.
Crise des « subprime ». Le quotidien des affaires estime que cette crise va continuer en 2008 même si le secteur bancaire semble avoir pris conscience de l’ampleur des dégâts (près de 200 milliards de dollars de pertes) et entrepris les actions pour amortir leurs conséquences. Pour autant, le FT s’inquiète d’une possible contagion à d’autres secteurs du crédit, notamment celui des cartes bancaires et affirme que le scénario catastrophe serait que des entreprises fassent défaut, c’est-à-dire qu’elles ne puissent plus rembourser leurs emprunts, qu’ils soient bancaires ou obligataires.
Les taux en Europe. Le FT pense qu’ils vont finir par baisser même si la Banque centrale européenne est actuellement vigilante vis-à-vis de l’inflation. Cela signifie qu’une hausse peut même précéder une baisse, cette dernière n’étant pas attendue avant le second semestre 2008.
Les Bourses. L’année qui commence pourrait être celle d’une transition pour les marchés boursiers mondiaux, affirme le Financial Times. Soumis aux inquiétudes vis-à-vis de la crise du crédit et de la possible entrée en récession de l’économie américaine, les marchés pourraient toutefois bénéficier de la baisse des taux aux Etats-Unis et de la multiplication des opérations de fusions-acquisitions. Mais leur gain sera modeste, avertit le FT.
Citigroup. Le FT écarte l’idée d’un possible éclatement de la première banque américaine secouée par la crise des subprime (laquelle a conduit au départ de son PDG Chuck Prince). Pour mémoire, le fond souverain d’Abou Dhabi est entré dans le capital de cette banque en novembre dernier en rachetant 4,9 % de son capital pour 7,5 milliards de dollars. A la mi-janvier, la banque américaine a ouvert son capital à d’autres fonds souverains dont celui du Koweït.
Le Yuan. Non, la Chine ne va pas réévaluer sa monnaie vis-à-vis du dollar. Pekin va laisser le renminbi fluctuer vis-à-vis du dollar mais dans une fourchette fixe.
Les prix de l’immobilier à Londres. Ils vont chuter mais sans krach, affirme le FT qui cite cinq raisons : ils sont trop hauts actuellement, les conditions d’accès au crédit immobilier sont plus difficiles, ils ont déjà commencé à baisser dans le reste du pays, l’économie britannique est en train de ralentir et les établissements de crédit hypothécaire ne voient aucun changement dans le marché immobilier pour 2008 (ce qui revient, selon le FT, à prédire une baisse des prix).
Il n'est jamais trop tard pour que ce blog en parle...
Publiées le 31 décembre 2007, les prévisions du Financial Times enregistrent déjà une confirmation puisque le quotidien de la City a prédit que le baril de pétrole dépasserait les 100 dollars (en raison notamment du gros appétit chinois pour l’or noir) ce qui a été chose faite dès le 2 janvier à New York. Voici les perspectives dressées par le « FT » qui, à la fin 2006, avait anticipé la crise des subprime aux Etats-Unis et l’émergence de Barack Obama comme principal adversaire d’Hillary Clinton.
Sarkozy va-t-il exploser ? « Un homme qui fait craquer des allumettes dans un entrepôt rempli de pétards ». Telle est la définition du FT de la façon dont Sarkozy gouverne la France. Et le FT de dresser la liste des « combustibles » : le droit du travail, les universités, les banlieues, les fonctionnaires et même la politique étrangère. Mais, tempère le FT, Sarkozy connaît bien les Français et se gardera de prendre des risques en 2008.
Elections US. Pour le « FT », le prochain président des Etats-Unis sera Hillary Clinton et cela malgré la montée en puissance de Barack Obama. Pour le quotidien, l’ex-first lady n’abandonnera pas la partie même si elle perd les premières primaires. Son avantage par rapport à Obama étant qu’elle est la mieux placée pour faire entendre sa voix dans les 22 Etats qui organiseront simultanément leurs primaires le mardi 5 février (« super Tuesday »).
L’Irak démembré ? Le FT n’y va pas par quatre chemins et affirme que ce pays est déjà désintégré et ne peut être considéré comme étant uni. Seule chance pour l’Irak de plus ou moins s’en sortir, selon le FT : une entente régionale entre l’Arabie Saoudite et l’Iran (qui serait possible) et une négociation entre l’Iran et les Etats-Unis (qui n’est pas à l’ordre du jour).
L’Iran et la bombe. Le Financial Times estime que l’Iran n’aura pas la bombe en 2008 mais plutôt en 2009 voire entre 2010 et 2015. A condition de relancer son programme nucléaire militaire dont les agences de renseignement américain ont affirmé en décembre dernier qu’il avait été interrompu en 2003.
Pakistan. Pour le quotidien de la City, il y a de grandes chances pour que Pervez Musharraf, qu’il soit ou non impliqué dans l’assassinat de Benazir Bhutto, ne dirige plus le Pakistan d’ici la fin 2008. Le FT prédit une grande instabilité pour ce pays en 2008.
Russie. Le FT résume le scénario probable : Vladimir Poutine a choisi Dimitri Medvedev pour lui succéder. Ce dernier sera élu président de la Russie et nommera Poutine premier ministre lequel pourrait faire passer une loi au parlement lui donnant plus de pouvoirs. Mais le FT nous rassure, l’actuel président et futur premier ministre n’a pas les moyens de devenir un dictateur…
Kyoto. Pour le FT, il y aura des progrès en 2008 dans les négociations sur le réchauffement climatique et la limitation des gaz à effet de serre. Et l’essentiel des discussions devrait tourner autour des efforts que les pays industrialisés vont exiger des émergents.
Une récession aux Etats-Unis ? Elle sera très courte début 2008 mais l’économie américaine devrait reprendre lentement du poil de la bête, notamment grâce aux exportations, affirme le FT. Au programme : poursuite de la chute des prix de l’immobilier, taux bas mais point trop car la Fed ne pourra pas ignorer l’inflation tandis que la prudence des consommateurs (dont les dépenses contribuent aux deux tiers de l’économie américaine) sera compensée par de meilleurs résultats pour les entreprises et donc un marché du travail toujours aussi dynamique.
Crise des « subprime ». Le quotidien des affaires estime que cette crise va continuer en 2008 même si le secteur bancaire semble avoir pris conscience de l’ampleur des dégâts (près de 200 milliards de dollars de pertes) et entrepris les actions pour amortir leurs conséquences. Pour autant, le FT s’inquiète d’une possible contagion à d’autres secteurs du crédit, notamment celui des cartes bancaires et affirme que le scénario catastrophe serait que des entreprises fassent défaut, c’est-à-dire qu’elles ne puissent plus rembourser leurs emprunts, qu’ils soient bancaires ou obligataires.
Les taux en Europe. Le FT pense qu’ils vont finir par baisser même si la Banque centrale européenne est actuellement vigilante vis-à-vis de l’inflation. Cela signifie qu’une hausse peut même précéder une baisse, cette dernière n’étant pas attendue avant le second semestre 2008.
Les Bourses. L’année qui commence pourrait être celle d’une transition pour les marchés boursiers mondiaux, affirme le Financial Times. Soumis aux inquiétudes vis-à-vis de la crise du crédit et de la possible entrée en récession de l’économie américaine, les marchés pourraient toutefois bénéficier de la baisse des taux aux Etats-Unis et de la multiplication des opérations de fusions-acquisitions. Mais leur gain sera modeste, avertit le FT.
Citigroup. Le FT écarte l’idée d’un possible éclatement de la première banque américaine secouée par la crise des subprime (laquelle a conduit au départ de son PDG Chuck Prince). Pour mémoire, le fond souverain d’Abou Dhabi est entré dans le capital de cette banque en novembre dernier en rachetant 4,9 % de son capital pour 7,5 milliards de dollars. A la mi-janvier, la banque américaine a ouvert son capital à d’autres fonds souverains dont celui du Koweït.
Le Yuan. Non, la Chine ne va pas réévaluer sa monnaie vis-à-vis du dollar. Pekin va laisser le renminbi fluctuer vis-à-vis du dollar mais dans une fourchette fixe.
Les prix de l’immobilier à Londres. Ils vont chuter mais sans krach, affirme le FT qui cite cinq raisons : ils sont trop hauts actuellement, les conditions d’accès au crédit immobilier sont plus difficiles, ils ont déjà commencé à baisser dans le reste du pays, l’économie britannique est en train de ralentir et les établissements de crédit hypothécaire ne voient aucun changement dans le marché immobilier pour 2008 (ce qui revient, selon le FT, à prédire une baisse des prix).
A private conversation
.
Back to Paris after a press trip to Muscat, I met with L., a friend of mine. He's an architect and a regular reader and, sometimes, a fierce commentator of my wrintings.
- Yo, great reporter, where have you been this time ? he asked.
- 'was in the Gulf. Press trip.
- Really ? Right now, it's a kind of fashion for the journalist, isn't it ? Were you in Dubaï in order to tell us again and again about the palm island and that big tower ?
- Nope.
- Qatar, then.
- Not exactly.
- Abu Dhabi ?
- No. Oman.
He started laughing.
- Hey, my great journalist, Amman, is not in the Gulf !
- I said, Oman. The Sultanate.
- Oh, yes ! Heard that the place is nice...
- You bet.
- They say that tourism there is quite different than in the other places of the region.
- Definitely the case. Think about it for your holidays.
- Tell me. How many skyscrapers there ?
- None
- What ?
- Zero.
- You're right. I should go there. I may sell some huge towers.
- Do that and, I swear, I'll certainly take care of your knees...
Back to Paris after a press trip to Muscat, I met with L., a friend of mine. He's an architect and a regular reader and, sometimes, a fierce commentator of my wrintings.
- Yo, great reporter, where have you been this time ? he asked.
- 'was in the Gulf. Press trip.
- Really ? Right now, it's a kind of fashion for the journalist, isn't it ? Were you in Dubaï in order to tell us again and again about the palm island and that big tower ?
- Nope.
- Qatar, then.
- Not exactly.
- Abu Dhabi ?
- No. Oman.
He started laughing.
- Hey, my great journalist, Amman, is not in the Gulf !
- I said, Oman. The Sultanate.
- Oh, yes ! Heard that the place is nice...
- You bet.
- They say that tourism there is quite different than in the other places of the region.
- Definitely the case. Think about it for your holidays.
- Tell me. How many skyscrapers there ?
- None
- What ?
- Zero.
- You're right. I should go there. I may sell some huge towers.
- Do that and, I swear, I'll certainly take care of your knees...
samedi 19 janvier 2008
La chronique économique : Fonds souverain: mais qu'attend donc l'Algérie !
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Le Quotidien d'Oran, mercredi 16 janvier 2008
Avec la crise de l'immobilier aux Etats-Unis, le retour des tensions inflationnistes et la flambée des cours du pétrole et de l'or, la montée en puissance des fonds souverains («Sovereign wealth fund», en anglais), notamment ceux d'Asie et des pays du Golfe, fait partie des thèmes qui tiennent actuellement la vedette de l'actualité économique mondiale. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que la presse économique internationale n'annonce une opération majeure menée par l'un de ces fonds dont l'une des missions majeures est d'investir pour les générations futures. En novembre dernier, l'Abou Dhabi Investment Authority (ADIA), fonds souverain de l'émirat d'Abou Dhabi ( 1.000 milliards de dollars d'avoirs), a ainsi créé la sensation en rachetant 5% du capital de Citigroup, la première banque américaine, pour 7,5 milliards de dollars.
Depuis, les entrées dans le capital de grandes banques d'affaires par des fonds souverains asiatiques ou arabes se multiplient et il est d'ores et déjà acquis que Citigroup, Merrill Lynch et Morgan Stanley ainsi que d'autres fleurons de la finance mondiale vont encore plus s'ouvrir aux appétits des fonds d'Etat. Et ces derniers ne se contentent pas des banques puisqu'ils visent tous les secteurs qu'il s'agisse de la distribution, des technologies de l'information voire de la pharmacie ou de l'automobile.
Dès lors se pose une question toute simple: qu'attend l'Algérie pour créer son fonds souverain ? Pourquoi se priver de l'opportunité de prendre des participations, même minoritaires, dans des entreprises globalisées qui sont à la recherche d'argent frais ? Par ces temps où, en Occident, le crédit est difficile à obtenir, les pays qui profitent de la hausse des prix du pétrole ou, dans le cas asiatique, du boom de leurs exportations, ont compris que l'occasion est trop belle de mettre un pied dans l'économie des pays industrialisés. Pourquoi donc rester en dehors de ce mouvement ? L'été dernier, c'est la Libye qui a créé son fonds et l'Egypte pourrait en faire autant au cours des prochains mois.
Partout, la démarche est la même: prendre des participations en achetant des actions - et non plus uniquement des obligations d'Etat - en vue de retours sur investissements conséquents à long terme. Car, contrairement à ce qu'essaient de faire croire les contempteurs occidentaux des fonds souverains, ces derniers ne ressemblent en rien aux «hedge funds» spéculatifs. Bien géré, un fonds souverain n'est ni plus ni moins qu'une assurance pour l'avenir.
Un argument, souvent entendu, concerne la prudence nécessaire que l'Algérie se doit d'avoir en matière de gestion de ses recettes en devises étrangères. Soit. Mais, dans aucun pays, il n'est question de tout mettre dans un fonds souverain. Une infime partie du surplus budgétaire ou des réserves détenues par la Banque centrale pourrait être versée dans un fonds souverain autorisé à mener une politique d'investissement plus dynamique. A titre d'exemple, le fonds souverain du sultanat d'Oman possède entre 6 et 10 milliards de dollars tandis que celui du Qatar gère entre 60 et 70 milliards de dollars.
L'argument de l'absence d'expertise en matière de gestion d'actifs internationaux ne tient pas non plus la route. A considérer qu'elle n'existe pas en Algérie - ce qui reste à prouver -, cette matière grise est désormais une marchandise qui s'achète, se loue ou s'échange comme en témoigne le cas de China Investment Corp, le fonds d'Etat chinois créé en septembre dernier pour gérer un portefeuille de 200 milliards de dollars. Afin d'assurer au mieux sa mission et investir dans les marchés d'actions, ce fonds a lancé en décembre un appel d'offres qui a reçu, dès la mi-janvier, plus de 100 candidatures de gérants internationaux de portefeuille.
Parmi les clauses que China Investment Corp va imposer au gérant qui sera choisi, figure notamment l'obligation de formation de cadres chinois. Pour l'Algérie, la création d'un fonds souverain aurait donc au moins un avantage majeur: celui d'améliorer l'expertise algérienne en matière d'investissements internationaux avec, pour objectif, si ce n'est pour modèle, le cas d'école du Koweït dont le fonds souverain, la Kuwait Investment Authority (200 milliards de dollars d'actifs), a été créé en 1953 et dont les effectifs sont aujourd'hui constitués dans leur grande majorité, et à tous les niveaux hiérarchiques, de ressortissants koweitiens.
Enfin, la manière décomplexée dont le Qatar gère son fonds d'Etat peut constituer un élément de comparaison: créée en 2005, la Qatar Investment Authority est dirigée par Ken Shen, un Sino-Américain, et compte en son sein des experts venus des quatre coins de la planète. Cela, et c'est le but affiché par les autorités de Doha, en attendant qu'émergent à moyen terme des responsables locaux.
Akram Belkaïd
Le Quotidien d'Oran, mercredi 16 janvier 2008
Avec la crise de l'immobilier aux Etats-Unis, le retour des tensions inflationnistes et la flambée des cours du pétrole et de l'or, la montée en puissance des fonds souverains («Sovereign wealth fund», en anglais), notamment ceux d'Asie et des pays du Golfe, fait partie des thèmes qui tiennent actuellement la vedette de l'actualité économique mondiale. En effet, il ne se passe pas une semaine sans que la presse économique internationale n'annonce une opération majeure menée par l'un de ces fonds dont l'une des missions majeures est d'investir pour les générations futures. En novembre dernier, l'Abou Dhabi Investment Authority (ADIA), fonds souverain de l'émirat d'Abou Dhabi ( 1.000 milliards de dollars d'avoirs), a ainsi créé la sensation en rachetant 5% du capital de Citigroup, la première banque américaine, pour 7,5 milliards de dollars.
Depuis, les entrées dans le capital de grandes banques d'affaires par des fonds souverains asiatiques ou arabes se multiplient et il est d'ores et déjà acquis que Citigroup, Merrill Lynch et Morgan Stanley ainsi que d'autres fleurons de la finance mondiale vont encore plus s'ouvrir aux appétits des fonds d'Etat. Et ces derniers ne se contentent pas des banques puisqu'ils visent tous les secteurs qu'il s'agisse de la distribution, des technologies de l'information voire de la pharmacie ou de l'automobile.
Dès lors se pose une question toute simple: qu'attend l'Algérie pour créer son fonds souverain ? Pourquoi se priver de l'opportunité de prendre des participations, même minoritaires, dans des entreprises globalisées qui sont à la recherche d'argent frais ? Par ces temps où, en Occident, le crédit est difficile à obtenir, les pays qui profitent de la hausse des prix du pétrole ou, dans le cas asiatique, du boom de leurs exportations, ont compris que l'occasion est trop belle de mettre un pied dans l'économie des pays industrialisés. Pourquoi donc rester en dehors de ce mouvement ? L'été dernier, c'est la Libye qui a créé son fonds et l'Egypte pourrait en faire autant au cours des prochains mois.
Partout, la démarche est la même: prendre des participations en achetant des actions - et non plus uniquement des obligations d'Etat - en vue de retours sur investissements conséquents à long terme. Car, contrairement à ce qu'essaient de faire croire les contempteurs occidentaux des fonds souverains, ces derniers ne ressemblent en rien aux «hedge funds» spéculatifs. Bien géré, un fonds souverain n'est ni plus ni moins qu'une assurance pour l'avenir.
Un argument, souvent entendu, concerne la prudence nécessaire que l'Algérie se doit d'avoir en matière de gestion de ses recettes en devises étrangères. Soit. Mais, dans aucun pays, il n'est question de tout mettre dans un fonds souverain. Une infime partie du surplus budgétaire ou des réserves détenues par la Banque centrale pourrait être versée dans un fonds souverain autorisé à mener une politique d'investissement plus dynamique. A titre d'exemple, le fonds souverain du sultanat d'Oman possède entre 6 et 10 milliards de dollars tandis que celui du Qatar gère entre 60 et 70 milliards de dollars.
L'argument de l'absence d'expertise en matière de gestion d'actifs internationaux ne tient pas non plus la route. A considérer qu'elle n'existe pas en Algérie - ce qui reste à prouver -, cette matière grise est désormais une marchandise qui s'achète, se loue ou s'échange comme en témoigne le cas de China Investment Corp, le fonds d'Etat chinois créé en septembre dernier pour gérer un portefeuille de 200 milliards de dollars. Afin d'assurer au mieux sa mission et investir dans les marchés d'actions, ce fonds a lancé en décembre un appel d'offres qui a reçu, dès la mi-janvier, plus de 100 candidatures de gérants internationaux de portefeuille.
Parmi les clauses que China Investment Corp va imposer au gérant qui sera choisi, figure notamment l'obligation de formation de cadres chinois. Pour l'Algérie, la création d'un fonds souverain aurait donc au moins un avantage majeur: celui d'améliorer l'expertise algérienne en matière d'investissements internationaux avec, pour objectif, si ce n'est pour modèle, le cas d'école du Koweït dont le fonds souverain, la Kuwait Investment Authority (200 milliards de dollars d'actifs), a été créé en 1953 et dont les effectifs sont aujourd'hui constitués dans leur grande majorité, et à tous les niveaux hiérarchiques, de ressortissants koweitiens.
Enfin, la manière décomplexée dont le Qatar gère son fonds d'Etat peut constituer un élément de comparaison: créée en 2005, la Qatar Investment Authority est dirigée par Ken Shen, un Sino-Américain, et compte en son sein des experts venus des quatre coins de la planète. Cela, et c'est le but affiché par les autorités de Doha, en attendant qu'émergent à moyen terme des responsables locaux.
Akram Belkaïd
mardi 15 janvier 2008
Oman : un tourisme haut de gamme
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La Tribune, 15 janvier 2008
« Sultanat Oman, rivage d'Orient sur l'océan Indien. » Ce slogan de l'Office du tourisme omanais résume bien le caractère particulier du tourisme dans ce pays encore largement préservé des grandes transhumances humaines. Ouverture progressive, créneau haut de gamme, on est loin des projets pharaoniques et du tourisme « bling-bling » des pays voisins. En 2008, l'activité touristique devrait rapporter près de 800 millions de dollars. D'ici à 2010, la capacité totale des aéroports du pays devrait, toutefois, passer de 4 millions de passagers à 14 millions. Le sultanat prévoit la création de deux villes nouvelles, l'une d'elles, « The Blue City », étant destinée à accueillir, d'ici à 2020, 300.000 résidents en provenance du monde entier, pour un investissement évalué à 20 milliards de dollars.
A.B.E
La Tribune, 15 janvier 2008
« Sultanat Oman, rivage d'Orient sur l'océan Indien. » Ce slogan de l'Office du tourisme omanais résume bien le caractère particulier du tourisme dans ce pays encore largement préservé des grandes transhumances humaines. Ouverture progressive, créneau haut de gamme, on est loin des projets pharaoniques et du tourisme « bling-bling » des pays voisins. En 2008, l'activité touristique devrait rapporter près de 800 millions de dollars. D'ici à 2010, la capacité totale des aéroports du pays devrait, toutefois, passer de 4 millions de passagers à 14 millions. Le sultanat prévoit la création de deux villes nouvelles, l'une d'elles, « The Blue City », étant destinée à accueillir, d'ici à 2020, 300.000 résidents en provenance du monde entier, pour un investissement évalué à 20 milliards de dollars.
A.B.E
Reportage : Sohar ouvre Oman au monde
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La Tribune, mardi 15 janvier 2008
Le sultanat d'Oman veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole. Proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, le port de Sohar offre une alternative au détroit d'Ormuz. La ville est adossée à une vaste zone industrielle et à une zone économique spéciale.
Au premier abord, l'endroit ne paie pas de mine. Une clôture grillagée peu dissuasive, une route parsemée de ralentisseurs qui débouche sur nulle part, une autre qui longe des terrains vagues, des réservoirs et de grandes imbrications de tuyauteries, de la rocaille et de la poussière à perte de vue. Sans oublier un océan paresseux aux teintes d'ardoise. Pourtant, c'est ici, dans le port de Sohar, à 220 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Mascate, qu'Oman prépare son avenir. Le sultanat veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole, dont la production lui a rapporté l'an dernier plus de 22 milliards de dollars, soit près de 79 % de ses recettes d'exportation. « Notre urgence est de diversifier notre économie. Cela passe par une plus grande base industrielle », explique un haut responsable omanais.
Au début des années 1990, conscient du caractère éphémère de l'or noir, le sultan Qabous bin Saïd a lancé une large réflexion en matière de stratégie économique. Sous la houlette du sultan, le pays a vu son PIB passer, en trente-cinq ans, de 330 millions de dollars à 42 milliards. La nécessité d'insérer le sultanat dans l'économie mondiale est apparue comme une urgence.
« L'ouverture oui, mais à notre rythme et en respectant notre identité et notre culture. Et, surtout, sans nous lancer dans une profusion de projets qui défigureraient notre pays »,prévient Said bin Khalfan AlHarthy, conseiller au ministère de l'Information.
Un site stratégique
En quelques années, le sultanat a adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s'est ouvert au tourisme international(lire encadré)et il a créé le port de Sohar. Ou plutôt recréé car, comme l'explique Bruno Le Cour Grandmaison, économiste et auteur de plusieurs ouvrages sur Oman,« au IIe siècle de notre ère, Sohar était déjà une étape importante du commerce maritime. Il jouait notamment le rôle d'une plate-forme de réexportation à destination de l'Inde ».
Inauguré en 2002, le « nouveau » port, dont le tirant d'eau atteint 18 mètres, traite du vrac, liquide et solide, des hydrocarbures et des containers. Robert Boonk, responsable commercial de la société Sohar Industrial Port Company (SIPC), détenue à parts égales entre le gouvernement omanais et le port de Rotterdam, assure que Sohar accueillera cette année« un minimum de 1.000 bateaux », contre seulement 171 en 2005. De son côté, Jan H. Meijer, directeur général de SIPC, insiste sur« l'emplacement stratégique du port de Sohar ». Baignant dans la mer d'Oman, Sohar est proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, sans oublier la côte est de l'Afrique, zone d'influence traditionnelle d'Oman (l'île de Zanzibar a longtemps fait partie du sultanat et de riches familles marchandes omanaises y vivent encore aujourd'hui).
Plus important encore, Sohar est à l'extérieur du golfe Persique. Les navires qui y accostent n'ont donc pas besoin de passer par le détroit d'Ormuz.« Actuellement, les primes d'assurance pour les bateaux qui passent le détroit augmentent de façon quasi exponentielle en raison des tensions entre l'Occident et l'Iran. Cela offre un véritable avantage compétitif pour Sohar »,assure Jan H. Meijer. Un avantage renforcé par le fait que le port omanais n'est qu'à deux heures de route de l'émirat de Dubaï, l'un des poumons économiques de la région et la plus importante plate-forme logistique entre l'Europe et l'Asie.« Sohar est indiscutablement un moyen de contourner le détroit d'Ormuz et d'acheminer des marchandises vers les monarchies du Golfe dont les économies sont en plein boom »,estime Khalifa bin Mubarak bin Ali Al-Hinai, conseiller au ministère du Pétrole et du Gaz.
On comprend dès lors pourquoi la France est très intéressée par le projet récurrent de ligne de chemin de fer entre Sohar et Dubaï. L'entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, de la zone de libre-échange entre les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait fluidifier la circulation des marchandises entre Oman et les Émirats arabes unis. Mais Sohar n'est pas qu'un simple port. Le site est adossé à une zone industrielle où sont en cours de construction une raffinerie - la deuxième du pays -, plusieurs unités chimiques, une fonderie d'aluminium, une aciérie, une unité de production de gaz industriels d'Air Liquide ainsi qu'une centrale électrique.
À cette zone industrielle qui s'étend sur près de 20 kilomètres carrés, les autorités omanaises prévoient d'ajouter une zone économique spéciale, une zone franche destinée à la réexportation ainsi qu'un aéroport dédié au fret. Une autoroute à trois voies destinée à relier, dans un premier temps, Sohar à Mascate, est également programmée.Tous ces projets ne répondent pas simplement au seul souci de diversifier l'économie. Ils visent aussi à réduire le chômage dans un pays qui compte 2,9 millions d'habitants.« Malgré la vigueur du développement économique, la croissance n'est pas suffisamment créatrice d'emplois pour absorber les générations qui arrivent sur le marché du travail »,relève une note de la mission économique de l'ambassade de France en Oman. « Le port et l'omanisation des emplois vont de pair puisque l'ensemble du projet devrait créer 8.000 emplois directs et 30.000 emplois indirects. Avec Sohar, c'est toute la région qui entre dans le XXIe siècle »,estime Jan H. Meijer.
Akram Belkaïd, à Sohar
La Tribune, mardi 15 janvier 2008
Le sultanat d'Oman veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole. Proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, le port de Sohar offre une alternative au détroit d'Ormuz. La ville est adossée à une vaste zone industrielle et à une zone économique spéciale.
Au premier abord, l'endroit ne paie pas de mine. Une clôture grillagée peu dissuasive, une route parsemée de ralentisseurs qui débouche sur nulle part, une autre qui longe des terrains vagues, des réservoirs et de grandes imbrications de tuyauteries, de la rocaille et de la poussière à perte de vue. Sans oublier un océan paresseux aux teintes d'ardoise. Pourtant, c'est ici, dans le port de Sohar, à 220 kilomètres au nord-ouest de la capitale, Mascate, qu'Oman prépare son avenir. Le sultanat veut réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole, dont la production lui a rapporté l'an dernier plus de 22 milliards de dollars, soit près de 79 % de ses recettes d'exportation. « Notre urgence est de diversifier notre économie. Cela passe par une plus grande base industrielle », explique un haut responsable omanais.
Au début des années 1990, conscient du caractère éphémère de l'or noir, le sultan Qabous bin Saïd a lancé une large réflexion en matière de stratégie économique. Sous la houlette du sultan, le pays a vu son PIB passer, en trente-cinq ans, de 330 millions de dollars à 42 milliards. La nécessité d'insérer le sultanat dans l'économie mondiale est apparue comme une urgence.
« L'ouverture oui, mais à notre rythme et en respectant notre identité et notre culture. Et, surtout, sans nous lancer dans une profusion de projets qui défigureraient notre pays »,prévient Said bin Khalfan AlHarthy, conseiller au ministère de l'Information.
Un site stratégique
En quelques années, le sultanat a adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il s'est ouvert au tourisme international(lire encadré)et il a créé le port de Sohar. Ou plutôt recréé car, comme l'explique Bruno Le Cour Grandmaison, économiste et auteur de plusieurs ouvrages sur Oman,« au IIe siècle de notre ère, Sohar était déjà une étape importante du commerce maritime. Il jouait notamment le rôle d'une plate-forme de réexportation à destination de l'Inde ».
Inauguré en 2002, le « nouveau » port, dont le tirant d'eau atteint 18 mètres, traite du vrac, liquide et solide, des hydrocarbures et des containers. Robert Boonk, responsable commercial de la société Sohar Industrial Port Company (SIPC), détenue à parts égales entre le gouvernement omanais et le port de Rotterdam, assure que Sohar accueillera cette année« un minimum de 1.000 bateaux », contre seulement 171 en 2005. De son côté, Jan H. Meijer, directeur général de SIPC, insiste sur« l'emplacement stratégique du port de Sohar ». Baignant dans la mer d'Oman, Sohar est proche du sous-continent indien, des côtes iraniennes et des monarchies du Golfe, sans oublier la côte est de l'Afrique, zone d'influence traditionnelle d'Oman (l'île de Zanzibar a longtemps fait partie du sultanat et de riches familles marchandes omanaises y vivent encore aujourd'hui).
Plus important encore, Sohar est à l'extérieur du golfe Persique. Les navires qui y accostent n'ont donc pas besoin de passer par le détroit d'Ormuz.« Actuellement, les primes d'assurance pour les bateaux qui passent le détroit augmentent de façon quasi exponentielle en raison des tensions entre l'Occident et l'Iran. Cela offre un véritable avantage compétitif pour Sohar »,assure Jan H. Meijer. Un avantage renforcé par le fait que le port omanais n'est qu'à deux heures de route de l'émirat de Dubaï, l'un des poumons économiques de la région et la plus importante plate-forme logistique entre l'Europe et l'Asie.« Sohar est indiscutablement un moyen de contourner le détroit d'Ormuz et d'acheminer des marchandises vers les monarchies du Golfe dont les économies sont en plein boom »,estime Khalifa bin Mubarak bin Ali Al-Hinai, conseiller au ministère du Pétrole et du Gaz.
On comprend dès lors pourquoi la France est très intéressée par le projet récurrent de ligne de chemin de fer entre Sohar et Dubaï. L'entrée en vigueur, le 1er janvier dernier, de la zone de libre-échange entre les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) devrait fluidifier la circulation des marchandises entre Oman et les Émirats arabes unis. Mais Sohar n'est pas qu'un simple port. Le site est adossé à une zone industrielle où sont en cours de construction une raffinerie - la deuxième du pays -, plusieurs unités chimiques, une fonderie d'aluminium, une aciérie, une unité de production de gaz industriels d'Air Liquide ainsi qu'une centrale électrique.
À cette zone industrielle qui s'étend sur près de 20 kilomètres carrés, les autorités omanaises prévoient d'ajouter une zone économique spéciale, une zone franche destinée à la réexportation ainsi qu'un aéroport dédié au fret. Une autoroute à trois voies destinée à relier, dans un premier temps, Sohar à Mascate, est également programmée.Tous ces projets ne répondent pas simplement au seul souci de diversifier l'économie. Ils visent aussi à réduire le chômage dans un pays qui compte 2,9 millions d'habitants.« Malgré la vigueur du développement économique, la croissance n'est pas suffisamment créatrice d'emplois pour absorber les générations qui arrivent sur le marché du travail »,relève une note de la mission économique de l'ambassade de France en Oman. « Le port et l'omanisation des emplois vont de pair puisque l'ensemble du projet devrait créer 8.000 emplois directs et 30.000 emplois indirects. Avec Sohar, c'est toute la région qui entre dans le XXIe siècle »,estime Jan H. Meijer.
Akram Belkaïd, à Sohar
jeudi 10 janvier 2008
Le Sultanat d’Oman maintient sa politique budgétaire prudente pour 2008
.
Résumé :
- Oman prévoit un déficit budgétaire de 6,9% en 2008.
- Son budget est basé sur l’hypothèse conservatrice d’un baril de pétrole à 45 dollars.
- Cette approche prudente permet au Sultanat d’affecter l’excédent au remboursement de la dette et à des acquisitions à l’étranger
- Pour 2007, la prévision budgétaire initiale tablait sur un déficit de 8% mais, au final, les finances publiques du Sultanat ont enregistré un excédent de 35%.
Prudence, prudence… Alors que les prix du brut se maintiennent dans la zone des 100 dollars le baril, le Sultanat d’Oman a établi un budget très conservateur pour 2008. Selon le ministère de l’Economie, les finances publiques omanaises devraient afficher un déficit de 6,9% en raison d’une hausse attendue des dépenses. Selon une dépêche de l’AFP datée du 2 janvier 2008, le ministre de l’économie Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki, a déclaré à la presse que les dépenses devraient croître de 20% à 5,8 milliards de riyals (15,06 milliards de dollars) tandis que les recettes s’élèveraient à 5,4 milliards de riyals (14 milliards de dollars). Le déficit attendu, selon le ministre, serait de 400 millions de riyals (1,04 milliards de dollars).
Pour bien comprendre le caractère prudent de ces prévisions budgétaires, il faut savoir qu’elles ont été établies sur la base d’un baril de pétrole à 45 dollars. Du coup, si les cours restent en l’état – et peu de spécialistes prédisent le contraire -, le budget pourrait donc, note l’AFP, se révéler excédentaire à la fin de l’année. Ainsi, Oman avait prévu pour 2007 un déficit budgétaire de 8% mais Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki a précisé que le gouvernement s’attend désormais à un excédent de 35%, soit 1,72 milliards de riyals (4,5 milliards de dollars) en 2007.
Des recettes additionnelles pour rembourser la dette
Dans une note récente, la Mission économique de l’Ambassade de France en Oman, relève elle aussi l’approche conservatrice du Sultanat dans la gestion des finances. « Depuis plusieurs années, les Autorités de Mascate poursuivent une stratégie budgétaire prudente, pour ne pas dire conservatrice », relève ainsi le document qui relève que ces mêmes autorités « appuient ainsi la construction budgétaire sur un prix du baril largement inférieur au prix de marché de façon à pouvoir, en fin d’exercice, affecter les recettes additionnelles au remboursement de la dette et à la consolidation du portefeuille d’avoirs extérieurs que s’est constitué le pays. »
La note donne aussi l’exemple du budget 2006 qui avait été construit sur l’hypothèse d’un prix du baril à 32 dollars soit, en théorie un déficit budgétaire de 3,5%. Au final avec un prix moyen du baril à 60 dollars cette année-là, le budget 2006 a finalement « dégagé un excédent conséquent, proche de 15% du PIB. »
Sources : AFP, Mission économique de Mascate - Ambassade de France en Oman.
Résumé :
- Oman prévoit un déficit budgétaire de 6,9% en 2008.
- Son budget est basé sur l’hypothèse conservatrice d’un baril de pétrole à 45 dollars.
- Cette approche prudente permet au Sultanat d’affecter l’excédent au remboursement de la dette et à des acquisitions à l’étranger
- Pour 2007, la prévision budgétaire initiale tablait sur un déficit de 8% mais, au final, les finances publiques du Sultanat ont enregistré un excédent de 35%.
Prudence, prudence… Alors que les prix du brut se maintiennent dans la zone des 100 dollars le baril, le Sultanat d’Oman a établi un budget très conservateur pour 2008. Selon le ministère de l’Economie, les finances publiques omanaises devraient afficher un déficit de 6,9% en raison d’une hausse attendue des dépenses. Selon une dépêche de l’AFP datée du 2 janvier 2008, le ministre de l’économie Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki, a déclaré à la presse que les dépenses devraient croître de 20% à 5,8 milliards de riyals (15,06 milliards de dollars) tandis que les recettes s’élèveraient à 5,4 milliards de riyals (14 milliards de dollars). Le déficit attendu, selon le ministre, serait de 400 millions de riyals (1,04 milliards de dollars).
Pour bien comprendre le caractère prudent de ces prévisions budgétaires, il faut savoir qu’elles ont été établies sur la base d’un baril de pétrole à 45 dollars. Du coup, si les cours restent en l’état – et peu de spécialistes prédisent le contraire -, le budget pourrait donc, note l’AFP, se révéler excédentaire à la fin de l’année. Ainsi, Oman avait prévu pour 2007 un déficit budgétaire de 8% mais Ahmad Ben Abdel Nabi Mekki a précisé que le gouvernement s’attend désormais à un excédent de 35%, soit 1,72 milliards de riyals (4,5 milliards de dollars) en 2007.
Des recettes additionnelles pour rembourser la dette
Dans une note récente, la Mission économique de l’Ambassade de France en Oman, relève elle aussi l’approche conservatrice du Sultanat dans la gestion des finances. « Depuis plusieurs années, les Autorités de Mascate poursuivent une stratégie budgétaire prudente, pour ne pas dire conservatrice », relève ainsi le document qui relève que ces mêmes autorités « appuient ainsi la construction budgétaire sur un prix du baril largement inférieur au prix de marché de façon à pouvoir, en fin d’exercice, affecter les recettes additionnelles au remboursement de la dette et à la consolidation du portefeuille d’avoirs extérieurs que s’est constitué le pays. »
La note donne aussi l’exemple du budget 2006 qui avait été construit sur l’hypothèse d’un prix du baril à 32 dollars soit, en théorie un déficit budgétaire de 3,5%. Au final avec un prix moyen du baril à 60 dollars cette année-là, le budget 2006 a finalement « dégagé un excédent conséquent, proche de 15% du PIB. »
Sources : AFP, Mission économique de Mascate - Ambassade de France en Oman.
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