_
En avril 2013, à l'occasion d'un dîner, j'ai échangé quelques idées avec un ancien diplomate français aujourd'hui reconverti dans les affaires. Arabophone, spécialiste du Machreq et de l'Iran, il m'a tenu le propos suivant concernant l'Egypte :
"Toutes les chancelleries occidentales le savent : l'armée va tôt ou tard intervenir. Si elle ne l'a pas encore fait c'est qu'elle estime que la blessure n'a pas suffisamment saigné".
Je repense ce soir à cette discussion en me disant que cette image de la blessure qui doit continuer de saigner pour que le "médecin" soit accueilli en sauveur était des plus pertinentes. Oui, l'armée égyptienne a su profiter de la dégradation du climat politique sous Morsi et il faudrait être naïf pour croire qu'elle n'a pas encouragé et entretenu les tensions. Le 3 juillet dernier, son intervention a comblé d'aise nombre d'Egyptiens, hostiles aux Frères musulmans.
Mais le fait est que le "médecin" a peut-être préjugé de ses capacités puisque le voici obligé de recourir à une boucherie pour finir de soigner la blessure qu'il a lui-même laissé s'aggraver.
_
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire