Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

samedi 30 juillet 2011

Le métro d'Alger, symbole du gâchis algérien

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Youyous, l'ben bien frais pour tout le monde et champagne pour les autres ! Cette fois c'est (presque) sûr, le métro d'Alger entrera officiellement en service le 31 octobre prochain, veille de la célébration du 1er novembre (déclenchement de la révolution pour nous, évènements de la Toussaint en outre-Méditerranée). Jeudi 28 juillet, la station du jardin d'essai a ainsi été ouverte au public comme le rapporte le site Algérie 360°.

"Le fonctionnement du métro d’Alger est prévu sept jours sur sept de 5h00 du matin à 23h00", rapporte le site qui cite les propos de Pascal Garret, directeur général de la RATP El-Djazaïr. Selon lui, ce métro "sera utilisé au maximum de ses capacités durant les heures de pointe et transportera une moyenne jusqu’à 22.000 voyageurs par heure".

"D’une longueur initiale de 9,5 km, précise encore Algérie360°, le métro d’Alger devra desservir dans une première phase sur dix stations, les communes de Bachdjarah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M’hamed et Alger-centre." Merci la RATP !

Alhamdoullah ! Enfin ! Yes ! Atss-iwa-iwa-iwa ! A-t-on envie de crier. Trois décennies d'attente ! Plus de trente ans de travaux plus ou moins continus, de reports, d'arrêts, de mise en sommeil, de disparition médiatique, de réapparition à la faveur d'un volontarisme ministériel aussi soudain que bref. Le métro d'Alger, a été l'un des serpent de mer des grands travaux d'infrastructures algériens. Ce fut le cas aussi du nouvel aéroport international dont la carcasse inutile s'est longtemps dressée aux environs de Dar-el-Beïda (DEB pour les locaux). Mais cet aéroport fonctionne désormais (je n'oublie pas la fameuse usine Fiat de Saïda qui, elle, semble avoir définitivement été remisée dans les cartons du "velléitarisme" algérien).

Le métro, on l'a attendu. On l'a espéré. Sans voiture, taxi trop chers ou trop capricieux, bus bondés et brinquebalants. Que d'énergie perdue, marche obligatoire, qu'il pleuve ou qu'il cagne dur. Aller d'El-Harrach à la Place des Martyrs à pied. Je l'ai fait. Aller à pied de Bal-el-Oued à la place Audin, je l'ai fait aussi. Métro, où étais-tu ?

L'histoire du métro algérois résume à elle seule le gâchis algérien. Argent dépensé sans compter. Incapacité à achever les travaux lancés. Incapacité à se doter d'infrastructures modernes. Mépris du peuple aussi. "Le métro, une urgence ? Mais non, le peuple n'a qu'à marcher et se taire". Et ainsi est allée la vie. Le Caire, ville bordélique et sale a son métro depuis longtemps. Alger va enfin avoir le sien. Il était plus que temps...
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