SlateAfrique (19.06.2012)
Les relations entre les deux pays, tendues depuis la révolution libyenne, s’harmonisent progressivement.
Mustapha Abdeljalil et Abdelaziz Bouteflika, à Doha, au Qatar, nov. 2011 © REUTERS/Mohamad Dabbouss
L'AUTEUR
Entre Alger et Tripoli (sans oublier Benghazi), ce n’est peut-être pas le début d’une grande romance mais, au moins, les nuages noirs qui s’amoncelaient dans le ciel bilatéral se sont-ils dissipés. On est désormais loin de l’automne 2011.
A l’époque, les membres du Conseil national de transition(CNT) ont le vent en poupe. Le régime de Mouammar Kadhafi est tombé, l’ancien «Guide» est mort et la communauté internationale est aux petits soins avec le nouveau pouvoir libyen.
Pour ce dernier, c’est l’heure des diatribes à l’encontre du voisin algérien coupable de ne pas avoir soutenu «la révolution» et de n’avoir pas appelé Kadhafi à se démettre.
Aïcha (la fille), Mohamed et Hannibal (les fils), Safiya (l’épouse) et de nombreux proches de l’ancien président ont donc pu échapper à l’arrestation, contrairement à Seif al Islam, héritier supposé de son père et détenu aujourd’hui par une faction des ex-rebelles.
L’asile offert à Aïcha et les siens a aggravé les tensions entre les deux pays au point que plusieurs diplomates occidentaux présents dans la région ont craint une escalade armée. Une perspective alimentée par des mises en garde musclées de la part d’Alger.
C’est ainsi qu’Alger et Tripoli ont décidé de collaborer pour sécuriser leur frontière commune qui court sur plus de 1.000 kilomètres.
Un engagement qui concerne directement Aïcha Kadhafi et ses proches. Pas question pour l’Algérie de les laisser constituer la base arrière de l’opposition au CNT.
En décembre 2011 déjà, la fille de Kadhafi avait été vertement tancée par le gouvernement algérien pour avoir appelé au renversement du nouveau régime sur les ondes d’une télévision syrienne.
Depuis, peu satisfaite de ses conditions d’accueil (elle serait aujourd’hui dans une grande ville du nord algérien) et de l’obligation qui lui est faite de se taire, Aïcha Kadhafi chercherait un autre point de chute.
Le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Venezuela sont les pistes évoquées de manière officieuse à Alger sans que l’on ait la moindre indication sur les intentions réelles de celle qui a visiblement décidé de reprendre le flambeau familial.
«Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement algérien a signifié aux Libyens, qu’ils soient pour ou contre l’ancien régime, qu’il n’avait pas l’intention de déstabiliser le CNT», confie un observateur. Un geste bonne volonté qui a certainement apaisé les tensions et contribué à la reprise des opérations de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, en Libye, depuis le mois de mai 2012.
Akram Belkaïd
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A l’époque, les membres du Conseil national de transition(CNT) ont le vent en poupe. Le régime de Mouammar Kadhafi est tombé, l’ancien «Guide» est mort et la communauté internationale est aux petits soins avec le nouveau pouvoir libyen.
Pour ce dernier, c’est l’heure des diatribes à l’encontre du voisin algérien coupable de ne pas avoir soutenu «la révolution» et de n’avoir pas appelé Kadhafi à se démettre.
«L’Algérie va répondre de son attitude pendant notre lutte contre le régime de Kadhafi», déclare ainsi le colonel Ahmed Omar Bani, l’un des principaux chefs de la rébellion armée, lors d’une conférence de presse à Benghazi.
Le cas Aïcha Kadhafi
Plus grave encore pour le CNT, c’est dans le sud-est algérien qu’une partie du clan Kadhafi a trouvé refuge avec l’accord des autorités algériennes.Aïcha (la fille), Mohamed et Hannibal (les fils), Safiya (l’épouse) et de nombreux proches de l’ancien président ont donc pu échapper à l’arrestation, contrairement à Seif al Islam, héritier supposé de son père et détenu aujourd’hui par une faction des ex-rebelles.
L’asile offert à Aïcha et les siens a aggravé les tensions entre les deux pays au point que plusieurs diplomates occidentaux présents dans la région ont craint une escalade armée. Une perspective alimentée par des mises en garde musclées de la part d’Alger.
«Si le CNT continue à nous provoquer, il va comprendre qui est le vrai patron dans la région», déclarait à ce sujet un haut responsable algérien à SlateAfrique.Mais aujourd’hui, tout est effacé ou presque. En avril 2012, Mustapha Abdeljalil, le président du CNT, a effectué une visite officielle de deux jours à Alger, à l’invitation du président Abdelaziz Bouteflika. La normalisation des relations et la coopération sécuritaire a été au centre des entretiens entre les deux hommes.
C’est ainsi qu’Alger et Tripoli ont décidé de collaborer pour sécuriser leur frontière commune qui court sur plus de 1.000 kilomètres.
Objectif annoncé, «la lutte contre le terrorisme, le trafic d’armes, la contrebande, le crime organisé et l’immigration clandestine».
Entente de raison
De façon générale, les deux pays ont convenu de faire en sorte que chacun d’eux ne soit pas une menace pour l’autre.Un engagement qui concerne directement Aïcha Kadhafi et ses proches. Pas question pour l’Algérie de les laisser constituer la base arrière de l’opposition au CNT.
En décembre 2011 déjà, la fille de Kadhafi avait été vertement tancée par le gouvernement algérien pour avoir appelé au renversement du nouveau régime sur les ondes d’une télévision syrienne.
Depuis, peu satisfaite de ses conditions d’accueil (elle serait aujourd’hui dans une grande ville du nord algérien) et de l’obligation qui lui est faite de se taire, Aïcha Kadhafi chercherait un autre point de chute.
Le Maroc, l’Afrique du Sud ou le Venezuela sont les pistes évoquées de manière officieuse à Alger sans que l’on ait la moindre indication sur les intentions réelles de celle qui a visiblement décidé de reprendre le flambeau familial.
«Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement algérien a signifié aux Libyens, qu’ils soient pour ou contre l’ancien régime, qu’il n’avait pas l’intention de déstabiliser le CNT», confie un observateur. Un geste bonne volonté qui a certainement apaisé les tensions et contribué à la reprise des opérations de la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, en Libye, depuis le mois de mai 2012.
Akram Belkaïd
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