Source :
Article d’Aoua Bocar Ly-Tall, Lettre du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne
(GAIC), n°37, juin 2012 (www.legaic.org)
Contexte : Après un séjour de plusieurs années au
Machrek, le souverain Oumar Tall fait halte au Caire où il triomphe des plus
célèbres érudits égyptiens lors d’une joute théologique. C’est alors qu’un
érudit égyptien lui adresse ces mots insultants : « Ô science, toute
splendide que tu sois, mon âme se dégoûtera de toi quand tu t’envelopperas de
noir ; tu pues quand c’est un abyssin qui t’enseigne ».
Voici quelle fut la réponse d’Oumar Tall :
« L’enveloppe n’a jamais amoindri la valeur du
trésor qui s’y trouve enfermée. Ô poète inconséquent n’attend pas, ne tourne
donc plus autour de la Kaaba, maison sacrée d’Allah, car elle est enveloppée de
noir. Ô poète inattentif, ne lis donc plus le Coran car ses versets sont écrits
en noir. Ne réponds donc plus à l’appel de la prière, car le premier ton fut
donné, et sur l’ordre de Mohammed notre modèle, par l’abyssin Bilal. Hâte-toi
de renoncer à ta tête couverte de cheveux noirs. Ô poète qui attend chaque jour
de la nuit noire le repos réparateur de tes jours épuisés par la blancheur du
jour, que les hommes blancs de bon sens m’excusent, je ne m’adresse qu’à toi. (…)
Chez moi, dans le Tékrour, tous noirs que nous soyons, l’art de la grossièreté
n’est cultivé que par les esclaves et les bouffons ».
_
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire