Akram Belkaïd, Paris
Aux économistes qui ont un peu trop tendance à se hausser du col en considérant que leur discipline est une science exacte, il est souvent dit qu’elle ne se résume en réalité qu’à une seule loi. Celle de l’offre et de la demande tandis que le reste ne serait que broderies et autres obscures abstractions destinées à imiter -en vain- les mathématiques. La moquerie est quelque peu outrancière mais il est vrai qu’il est fréquent que l’on oublie de revenir aux lois fondamentales pour expliquer la crise que traverse actuellement une grande partie de la planète. De quoi s’agit-il ?
Favoriser l’acheteur ou le vendeur ?
Dans les pays développés le dilemme des gouvernements se pose souvent en termes de choix entre une politique de l’offre et une politique de la demande. Dans le premier cas, ce sont les « vendeurs » qui sont le plus favorisés. Il s’agit principalement des entreprises à qui il est consenti maints avantages pour qu’elles produisent plus et pour qu’elles demeurent compétitives. Cela passe par une fiscalité allégée et diverses aides financières. Cela se traduit aussi par des mesures incitatives notamment sur le plan réglementaire (normes et législations moins contraignantes, dérégulation…) mais aussi sur le plan social (baisse des charges, modification du code du travail à l’image de ce qui se fait dans les zones franches,…). On notera au passage que les avantages accordés aux ménages les plus aisés (cette fameuse minorité dont les avoirs sont inversement proportionnels à son importance démographique) sont souvent parés de la vertu de l’offre. Ainsi les cadeaux fiscaux consentis aux riches seraient la garantie que ces derniers paieront la société en retour en faisant fonctionner l’économie grâce à leurs dépenses et investissements.
Dans le second cas, la politique de la demande bénéficie aux « acheteurs », c’est-à-dire les ménages. L’idée est d’augmenter leur pouvoir d’achat et de les inciter à dépenser. Dans cet ordre d’idée, il arrive aussi que l’on cherche à convaincre les épargnants à puiser dans leurs économies -et cela par une fiscalité moins attractive pour les produits d’épargne- ou alors à s’endetter grâce notamment aux crédits à la consommation cela sans oublier toute la panoplie autour du diptyque immobilier et prêts hypothécaires (aux Etats-Unis, avant la crise des subprimes, la renégociation des prêts hypothécaires en cas de baisse des taux permettait de dégager des liquidités susceptibles de financer la consommation).
Où en sommes-nous aujourd’hui ? La situation est simple. Une partie de l’économie mondiale est confrontée à une crise de la demande. En clair, les produits sont là et en quantités suffisantes mais c’est la demande qui manque. Confrontés à des salaires en stagnation et entraînés vers le bas par la mondialisation et les délocalisations, les « acheteurs » hésitent à dépenser tandis que leur baisse de confiance engendrée par des crises à répétition (subprimes, situation en Grèce,…) les pousse à favoriser l’épargne. Dès lors, se pose la question de savoir comment sortir de ce cercle vicieux. Pour l’heure, nombre de gouvernements ont choisi de continuer à croire aux vertus de la politique de la demande. Ainsi, et alors que le chômage explose en Europe et qu’il peine à refluer aux Etats-Unis, ce sont toujours et encore les entreprises – et surtout les grandes - qui bénéficient des mesures financières accommodantes.
L’Europe fait fausse route
Après des années de dérégulation, de baisse des prélèvements fiscaux sur les bénéfices et de réduction des dépenses sociales (lesquelles sont aussi un moyen de relancer la demande), le salarié tend à devenir un travailleur d’autant plus pauvre que c’est lui, en priorité, qui, par ses impôts, fait les frais des efforts en matière de réduction des déficits publics. Aussi suicidaires soient-elles, ces politiques continuent d’être appliquées en Europe et, à un degré moindre, aux Etats-Unis. Pourtant l’histoire économique montre que l’austérité couplée à une politique d’offre ne donne guère de résultats probants. Voilà pourquoi l’Europe gagnerait tant à privilégier une approche couplant politique de la demande et relance keynésienne, cette dernière permettant à l'Etat de se substituer momentanément par ses dépenses et investissements aux ménages.
Favoriser l’acheteur ou le vendeur ?
Dans les pays développés le dilemme des gouvernements se pose souvent en termes de choix entre une politique de l’offre et une politique de la demande. Dans le premier cas, ce sont les « vendeurs » qui sont le plus favorisés. Il s’agit principalement des entreprises à qui il est consenti maints avantages pour qu’elles produisent plus et pour qu’elles demeurent compétitives. Cela passe par une fiscalité allégée et diverses aides financières. Cela se traduit aussi par des mesures incitatives notamment sur le plan réglementaire (normes et législations moins contraignantes, dérégulation…) mais aussi sur le plan social (baisse des charges, modification du code du travail à l’image de ce qui se fait dans les zones franches,…). On notera au passage que les avantages accordés aux ménages les plus aisés (cette fameuse minorité dont les avoirs sont inversement proportionnels à son importance démographique) sont souvent parés de la vertu de l’offre. Ainsi les cadeaux fiscaux consentis aux riches seraient la garantie que ces derniers paieront la société en retour en faisant fonctionner l’économie grâce à leurs dépenses et investissements.
Dans le second cas, la politique de la demande bénéficie aux « acheteurs », c’est-à-dire les ménages. L’idée est d’augmenter leur pouvoir d’achat et de les inciter à dépenser. Dans cet ordre d’idée, il arrive aussi que l’on cherche à convaincre les épargnants à puiser dans leurs économies -et cela par une fiscalité moins attractive pour les produits d’épargne- ou alors à s’endetter grâce notamment aux crédits à la consommation cela sans oublier toute la panoplie autour du diptyque immobilier et prêts hypothécaires (aux Etats-Unis, avant la crise des subprimes, la renégociation des prêts hypothécaires en cas de baisse des taux permettait de dégager des liquidités susceptibles de financer la consommation).
Où en sommes-nous aujourd’hui ? La situation est simple. Une partie de l’économie mondiale est confrontée à une crise de la demande. En clair, les produits sont là et en quantités suffisantes mais c’est la demande qui manque. Confrontés à des salaires en stagnation et entraînés vers le bas par la mondialisation et les délocalisations, les « acheteurs » hésitent à dépenser tandis que leur baisse de confiance engendrée par des crises à répétition (subprimes, situation en Grèce,…) les pousse à favoriser l’épargne. Dès lors, se pose la question de savoir comment sortir de ce cercle vicieux. Pour l’heure, nombre de gouvernements ont choisi de continuer à croire aux vertus de la politique de la demande. Ainsi, et alors que le chômage explose en Europe et qu’il peine à refluer aux Etats-Unis, ce sont toujours et encore les entreprises – et surtout les grandes - qui bénéficient des mesures financières accommodantes.
L’Europe fait fausse route
Après des années de dérégulation, de baisse des prélèvements fiscaux sur les bénéfices et de réduction des dépenses sociales (lesquelles sont aussi un moyen de relancer la demande), le salarié tend à devenir un travailleur d’autant plus pauvre que c’est lui, en priorité, qui, par ses impôts, fait les frais des efforts en matière de réduction des déficits publics. Aussi suicidaires soient-elles, ces politiques continuent d’être appliquées en Europe et, à un degré moindre, aux Etats-Unis. Pourtant l’histoire économique montre que l’austérité couplée à une politique d’offre ne donne guère de résultats probants. Voilà pourquoi l’Europe gagnerait tant à privilégier une approche couplant politique de la demande et relance keynésienne, cette dernière permettant à l'Etat de se substituer momentanément par ses dépenses et investissements aux ménages.
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