Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

mercredi 28 novembre 2007

L'enfant dans le métro

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Hier matin,
dans le métro.
Ligne 13.

Rame bondée, voyageurs qui ont, semble-t-il, vite oublié qu'ils étaient heureux, la veille et l'avant-veille, de voir le trafic enfin reprendre.
Une jeune femme est montée, gros sac accroché à son dos. Un petit bambin aggripé à sa main. Pleurnichard, le môme. Un peu effrayé, aussi, par ces adultes indifférents, qui manquent de lui marcher sur le pied. Elle est rousse et sa peau est blanche. Il a les cheveux crépus et sa peau est café au lait. Un futur beau gosse, à coup sûr, comme le sont si souvent les métis.

Il pleure encore.
Je me lève, fais signe à la mère, lui propose ma place. Elle dit merci, essaie de se déplacer mais pour arriver au strapontin libéré, il faudrait qu'une dame se lève et laisse le passage. Elle ne bouge pas. "Raciste" me dis-je. Accusation gratuite ? Non, j'en suis sûr. L'attitude de son corps parle pour elle. Crispée, recroquevillée, elle nous dit, sans prononcer le moindre mot, qu'elle ne se lèvera pas. Et puis, il y a son regard pour l'enfant. Un regard de colère. De haine. Oui, des gens pareils existent toujours. Et d'ailleurs, ont-ils jamais disparu ?
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

ce cas là n'est malheureusement pas isolé.
dans le métro,le bus,on devine chez certains du dégout,du dédain,et o ironie,une pointe de panique!!!
ils ne supportent meme pas d'etre frolés!!peut etre que dans leur esprit etre arabe,metisse,ou seulement différent est une maladie contagieuse!!
consolons nous en nous rappelant que c'est grace à la laideur de certaines choses qu'on apprend à en apprecier dautres...