Le Monde Diplomatique, Mars 2013.
Internet et ses réseaux sociaux ont certes contribué aux révolutions arabes, mais il serait imprudent d’en exagérer le rôle et l’influence. C’est la thèse du remarquable ouvrage d’Yves Gonzalez-Quijano, universitaire arabophone. L’auteur rappelle d’abord que l’émergence de la cyberdissidence arabe à la fin des années 1990 (Tunisie, Egypte, Bahreïn) est largement passée inaperçue en Occident, où se multipliaient les mises en garde à propos d’une Toile censément investie par le terrorisme djihadiste. Il détaille la manière dont les réseaux sociaux ont aidé à la réussite des soulèvements tunisien et égyptien (« Facebook pour planifier les manifestations, Twitter pour les coordonner et YouTube pour les dire au monde »), avant d’évoquer le revers de la médaille. Soutenus par de nombreuses chancelleries et organisations non gouvernementales (ONG) occidentales, nombre d’internautes arabes ont couru le risque de perdre leur crédit vis-à-vis d’opinions publiques toujours méfiantes à l’égard de l’étranger.
Akram Belkaïd
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire