Disons-le, les incivilités et autres actes d’enfants gâtés dont sont responsables les footballeurs français d’origine maghrébine (pour ne parler d’eux) ne cesseront jamais de m’énerver. J’y ai consacré plusieurs écrits et lectures dont celle de l’excellent ouvrage du sociologue Stéphane Beaud (Traîtres à la nation, en collaboration avec Philippe Guimard). Mais, il y a une limite à tout. Le lynchage médiatique dont fait actuellement l’objet Karim Benzema ne relève pas d’une indignation sincère dénuée d’arrière-pensées. Il ne veut pas chanter La Marseillaise ? Et alors ? C'était déjà le cas de Michel Platini ou de Fabien Barthez ! Ce serait un grave crime ? Où est-il écrit que c’est une obligation légale, juridique, morale ou même patriotique ? Et, pour celles et ceux qui font le lien avec le tristement célèbre match France-Algérie d’octobre 2001 au Stade de France (où La Marseillaise avait été sifflée), je rappelle qu’il y a une différence énorme entre siffler un hymne et ne pas le chanter. Et depuis quand juge-t-on de l’amour que l’on peut porter à un pays de la connaissance ou non des paroles de l’hymne national ? On peut très bien chanter La Marseillaise à chaque occasion et planquer son argent en Suisse…
Qu’on le veuille ou non, cette affaire relève d’un
racisme qui dit de plus en plus son nom et qui ne craint plus de s’afficher.
Ainsi, parce que l’on serait d’origine étrangère, et plus spécialement
maghrébine, on n’aurait plus le droit de dire ce que l’on pense ? On n’aurait
pas le droit de faire comme tant d’autres « vrais » français qui se
fichent de La Marseillaise comme de
leur premier bouton d’acné ? On en revient donc au « discours imposé »
que les communautés porteuses d’altérités devraient servir pour être acceptées.
Oui, missiou, ji chante La
Marseillaise, moi ji souis un bon fronçais…
Voilà les propos qui sont attendus et exigés.
Cher Karim Benzema, je ne vous connais pas et je n’apprécie
guère certains de vos écarts (pas plus que, en tant que supporter viscéral du
Barça, je n’admets votre appartenance au Real, mais ça c’est une autre histoire…).
Je suis sûr que vous êtes suffisamment fort pour bien vous défendre mais, en
tous les cas, vous avez dit ce que vous pensiez et je vous dis bravo pour cela.
Tenez bon et ne faites pas machine arrière. A vos détracteurs, dites que vous
êtes Français avec vos droits et vos devoirs. Oui, que vous êtes un citoyen français comme les autres et qu’il faut qu’ils s’y fassent ou qu’ils en appellent à un
nouveau Pétain pour changer cela. Et s’ils persistent dans leurs hurlements
hypocrites, renvoyez-leur le plus célèbre mot de la langue française depuis
Cambronne à Waterloo. Dites-leur « merde ». Tout simplement.
Akram Belkaïd
Akram Belkaïd
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