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« Depuis l’invention de la machine à vapeur (...) le monde est en permanence dans un état anormal ; les guerres et les révolutions ne sont que l’expression de cet état (…) Le principe selon lequel la fin justifie les moyens est et demeure la seule règle de l’éthique politique ; tout le reste n’est que vagues bavardages et vous fond entre les doigts…
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"La quantité de liberté individuelle qu’un peuple peut conquérir et conserver dépend de son degré de maturité politique (…) la marche des masses vers la maturité ne suit pas une courbe régulièrement ascendante ; comme fait la croissance d’un individu, mais qu’elle est gouvernée par des lois plus complexes.
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« La maturité des masses consiste en leur capacité de reconnaître leurs propres intérêts. Mais cela présuppose une certaine compréhension du processus de production et de distribution des biens. La capacité d’un peuple de se gouverner démocratiquement est donc proportionnelle à son degré de compréhension de la structure et du fonctionnement de l’ensemble du corps social. Or, tout progrès technique crée de nouvelles complications dans la machine économique, fait apparaître de nouveaux facteurs et de nouveaux procédés, que les masses mettent un certain temps à pénétrer. Chaque bond en avant du progrès technique laisse le développement intellectuel des masses d’un pas en arrière, et cause donc une chute du thermomètre de la maturité politique. »
In, Le zéro et l'infini d'Arthur Koestler.
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