Le Quotidien d’Oran,
mercredi 5 avril 2017
Akram Belkaïd,
Paris
L’information va
intéresser tous les cambistes, officiels et officieux, qui opèrent sur le
marché des changes en Algérie. Un nouveau billet de 50 euros vient d’être mis
en circulation dans la zone euro. Au total, 6,5 milliards de coupures sont en
voie de fabrication par les différentes imprimeries nationales européennes. Au
total, il y a près de 19 milliards de billets libellés en euros qui circulent
(tous montants confondus) soit une valeur estimée à 1100 milliards d’euros.
Quinze ans après sa mise en circulation effective, l’euro est donc la première
monnaie mondiale en terme d’espèces circulantes et cela devant le dollar qui
reste, lui, la première monnaie en termes de transactions.
Un billet plus sûr
Ce type
d’opération qui consiste à introduire de nouvelles coupures n’est jamais
anodin. Il y a d’abord la question de la sécurité. En effet, ce nouveau billet
est censé être plus sûr et donc être moins susceptible d’être contrefait. Selon
la Banque centrale européenne (BCE), la nouvelle « note » de 50
euros, qui fut présentée en juillet dernier, comporte de nombreuses innovations
en matière de sécurité. D’une part, il y a un hologramme qui fait apparaître en
transparence le personnage de la princesse Europe. De l’autre, l’inclinaison du
billet produit un effet de lumière instantané.
Depuis 2013, la
zone euro entend lutter de manière plus efficace contre la contrefaçon. Au
total, et selon la BCE, il y avait fin 2016 près de 353 000 faux billets en
euros (tous montants confondus) qui circulent contre 445 000 à la fin du second
semestre 2015. Au second semestre 2016, l’actuel billet de 50 euros – qui va
donc être progressivement retiré – représentait plus de 40% de la valeur totale
des faux billets retirés. Suivaient celui de 20 euros (38%) et de 100 euros
(10%). Les habitués du marché parallèle des devises en Algérie le savaient déjà
puisque le comportement de ce type de client est de refuser les billets de 50
euros et de leur préférer ceux de 100 euros jugés, à juste titre, plus fiables.
L’un des enjeux
de ce genre de remplacement est de faire en sorte que l’acceptation des
nouveaux billets se fasse rapidement. En effet, de nombreux commerçants, non
habitués, seront tentés de refuser les nouvelles coupures que leurs clients
auront retirées des distributeurs automatiques. Dans certains commerces équipés
de détecteurs de faux billets, les logiciels n’ayant pas été mis à jour, cela
provoquera le rejet de la coupure. Il y a donc une période de latence plus ou
moins longue. Cela vaut aussi pour les marchés au change à travers le monde.
Dans ce cas-là, les cambistes auront un peu de mal à convaincre leurs clients
qu’il s’agit de vrais billets et non de fausses espèces.
Assèchement programmé
Avec les
nouvelles coupures censées être plus fiables, la Banque centrale européenne se
prépare aussi à diminuer la masse de billets de 500 euros en circulation. Ce
dernier ne sera plus imprimé à partir de 2018 et va donc peu à peu se raréfier
puisqu’il sera automatiquement retiré du circuit bancaire. Les coupures de 500
euros qui resteront détenues par les particuliers garderont leur valeur mais la
raréfaction de cette coupure finira par les pousser à les échanger contre
d’autres billets. Aux Etats Unis, les billets de 500, 1 000, 5 000 et 10 000
dollars sont très rares puisqu’ils n'ont pas été imprimés depuis 1946.
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