Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

mardi 27 novembre 2012

Entretien avec le Pr-Dr Piotr G. Champepeo (1)

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"Exhibé en public, le pain au chocolat peut générer des comportements violents"

Piotr G. Champepeo (*)

Le Professeur Piotr G. Champepeo est spécialiste de tout, de plus encore et d’ailleurs. Nous revenons avec lui sur la question du fameux pain au chocolat.

L’intervieweur.- Bonjour Professeur...
Pr. Piotr G. Champepeo.- Bonjour, je suis aussi Docteur en sciences politiques.

Bien Docteur, que pensez-vous des déclarations de Jean-François Copé à propos des pères de familles excédés par le fait que l’on ait volé le pain au chocolat de leur enfant pour le punir de ne pas observer le ramadan ?

Ecoutez, je ne reviendrai pas sur la polémique provoquée par cette affaire. Mais, il y a un élément qui mérite d’être signalé. Dans certains pays au Sud de la Méditerranée, le pain au chocolat est révélateur des carences des systèmes en place. De nombreux boulangers-pâtissiers trichent avec la quantité de chocolat utilisée et les consommateurs en éprouvent de la frustration et de la colère. Mettez-vous à leur place : ils achètent un pain au chocolat qui ne s’avère être que de la pâte avec quelques traces de poudre de cacao ! Dans d’autres cas, les boulangers en profitent pour écouler leurs vieux stocks de Cobiscal, ce qui a certainement des effets négatifs sur le plan de la santé de leurs clients. 

Il ne faut donc pas s’étonner que les populations d’origines étrangères soient aussi concernées par les pains au chocolat vendus en France. Cela leur rappelle de mauvais souvenirs et peut les pousser à mal réagir. Ainsi, le pain au chocolat, lorsqu’il est exhibé en public, peut générer des comportements violents lesquels relèvent certainement d’un stress post-traumatique qui n’a pas dit son nom. Voilà donc dans quel contexte il faut restituer cette tension autour d’une viennoiserie qui, par ailleurs, attend encore sa normalisation par la Commission européenne (poids, dimensions, teneur en chocolat noir, etc…). Une fois réalisée, cette standardisation métrologique mais aussi chimique pourrait faire l’objet de négociations entre Bruxelles et les pays du Sud de la Méditerranée dans le cadre de la non-politique de voisinage. Cela contribuerait à apaiser les frustrations que je viens d’évoquer et à faciliter une compréhension commune de la dégustation du pain au chocolat.

Propos recueillis par Aziouz F. Douglass

(*) Université d’Abilene. Dernier ouvrage : La géopolitique gustative dans l’œuvre de Christine Angot (Editions du Festi).
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