SlateAfrique, mardi 6 novembre 2012
A peine nommé, le nouveau Premier ministre libyen a la dure mission d'unifier un État qui n'existe pas encore.
Négociations entre le Conseil national de transition et des tribus à Bani Walid le 6 septembre 2011Reuters/Youssef Boudlal
L'AUTEUR
Alhamdoulillah! Louange à Dieu! La Libye a enfin un gouvernement. Après quatre mois de tergiversations, de crise larvée et de volte-face, le Premier ministre Ali Zeidan a réussi à obtenir la confiance d’une large majorité de membres du Congrès général national (CGN).
Ancien diplomate ayant fait défection au début des années 1980, Ali Zeidan aura donc réussi là où a échoué son prédécesseur Mustapha Abou Chagour.
Pour nombre d’observateurs, la mise en place de cegouvernement de 32 membres constituait l’étape préalable pour permettre à la Libye post-Kadhafi de trouver sa voie.
Désormais, outre la mise, ou remise, en place d’institutions gouvernementales, Ali Zeidan et ses ministres vont devoir piloter le processus de transition dont l’aboutissement se fera en deux étapes: d’abord l’adoption par référendum de la nouvelle loi fondamentale du pays puis l’organisation d’élections législatives.
Mais est-ce à dire que la Libye est définitivement sortie du désordre? La réponse, on s’en doute, est négative.
Et, plus grave encore, le fait est que personne ne semble aujourd’hui capable en Libye d’obtenir que les milices de Misrata évacuent Bani Walid et permette à ses habitants de revenir chez eux.
Interrogé par les journalistes à ce sujet, Ali Zeidan a prudemment botté en touche, déclarant que son gouvernement allait travailler à «unifier et réconcilier le peuple libyen».
Cette question des milices est directement liée au régionalisme voire au tribalisme. Alors même que les députés libyens discutaient de la confiance à accorder au gouvernement Zeidan, des hommes en armes ont investi le bâtiment pour protester contre la répartition des portefeuilles, estimant que certaines villes étaient trop avantagées par rapport à d’autres.
Quelques jours plus tard, à Benghazi, plusieurs milliers de personnes manifestaient pour exiger que la future Constitution libyenne consacre le fédéralisme avec une large autonomie pour l’est libyen.
Une option qui n’est pas du goût des habitants et tribus de l’ouest du pays qui craignent que le fédéralisme ne signifie une confiscation de la rente pétrolière par la Cyrénaïque.
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Ancien diplomate ayant fait défection au début des années 1980, Ali Zeidan aura donc réussi là où a échoué son prédécesseur Mustapha Abou Chagour.
Pour nombre d’observateurs, la mise en place de cegouvernement de 32 membres constituait l’étape préalable pour permettre à la Libye post-Kadhafi de trouver sa voie.
Désormais, outre la mise, ou remise, en place d’institutions gouvernementales, Ali Zeidan et ses ministres vont devoir piloter le processus de transition dont l’aboutissement se fera en deux étapes: d’abord l’adoption par référendum de la nouvelle loi fondamentale du pays puis l’organisation d’élections législatives.
Mais est-ce à dire que la Libye est définitivement sortie du désordre? La réponse, on s’en doute, est négative.
L'ordre des milices
Les écueils sur la route de la stabilité restent nombreux. Il y a d’abord les nombreuses milices qui n’entendent pas remettre facilement leurs armes. L’épisode récent de la prise de la ville de Bani Walid (pro-Kadhafi) par des combattants venus de Misrata (ex-rebelles) en est la meilleure illustration.Et, plus grave encore, le fait est que personne ne semble aujourd’hui capable en Libye d’obtenir que les milices de Misrata évacuent Bani Walid et permette à ses habitants de revenir chez eux.
Interrogé par les journalistes à ce sujet, Ali Zeidan a prudemment botté en touche, déclarant que son gouvernement allait travailler à «unifier et réconcilier le peuple libyen».
Cette question des milices est directement liée au régionalisme voire au tribalisme. Alors même que les députés libyens discutaient de la confiance à accorder au gouvernement Zeidan, des hommes en armes ont investi le bâtiment pour protester contre la répartition des portefeuilles, estimant que certaines villes étaient trop avantagées par rapport à d’autres.
Quelques jours plus tard, à Benghazi, plusieurs milliers de personnes manifestaient pour exiger que la future Constitution libyenne consacre le fédéralisme avec une large autonomie pour l’est libyen.
Une option qui n’est pas du goût des habitants et tribus de l’ouest du pays qui craignent que le fédéralisme ne signifie une confiscation de la rente pétrolière par la Cyrénaïque.
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