Enrique Labó Revoredo, qui fut l'arbitre du mythique Algérie-RFA (2-1) lors de la Coupe du monde de football n'est plus. Nous présentons nos condoléances attristées à toute sa famille.
Voici l'entretien qu'il nous a accordé en novembre 2009
Enrique Labó
Revoredo : « Je souhaite bonne chance à l’Algérie »
Le Quotidien d'Oran, 17 novembre 2009
Propos recueillis à
Madrid par Akram et Yacine Belkaïd
Arbitre de l’historique rencontre Algérie-RFA de juin 1982
(2-1 pour l’EN), Enrique Labó revient sur cette rencontre dont le souvenir demeure
vivace dans notre pays et ailleurs.
Le Quotidien d’Oran.-
Avant toute chose, que devenez-vous ?Enrique Labó Revoredo.- Je suis un retraité qui travaille toujours dans le cadre sportif au niveau du département dans lequel je réside à Lima. Ma retraite me permet de profiter de mes trois enfants et de mes quatre petits enfants. Cela me permet aussi de suivre avec un grand intérêt l’actualité du football international et national.
Votre nom est associé
à jamais au match Algérie-RFA lors de la Coupe du Monde de 1982. Vous attendiez-vous
à la victoire algérienne ?
Lors d’une Coupe du Monde, toutes les équipes partent à
égalité. Logiquement, avec son palmarès, l’Allemagne était la favorite mais je
savais que l’Algérie possédait un groupe de bons joueurs et que l’on pouvait effectivement
s’attendre à une surprise. J’avais entendu parler de certains d’entre eux. De
plus, je les avais observés lors du match préparatoire entre l’Algérie et le
Pérou (1-1 au stade du 5 juillet à Alger, ndlr). Déjà, lors de ce match, ils
m’avaient fait une forte impression.
A quel moment du
match avez-vous compris que l’Algérie allait l’emporter contre la RFA ?
Franchement, il était difficile de prévoir le résultat
final. La partie était serrée, la sélection algérienne jouait très bien et
faisait le nécessaire pour gagner. Elle méritait ce bon résultat.
Quels joueurs vous
ont impressionné lors de la rencontre ?
Le gardien de but (Cerbah, ndlr), un défenseur central dont
je ne me rappelle pas le nom (Korichi ou Guendouz, ndlr) en plus des auteurs
des deux buts, Madjer et Belloumi.
Avez-vous une
anecdote particulière concernant ce match ?
Il y en a plusieurs. Pendant la rencontré, j’ai sifflé un
coup franc indirect dans la surface de réparation de l’Algérie. A ce
momento-là, le joueur allemand Stielike (qui jouait en Espagne à l’époque,
ndlr) est venu vers moi et, à ma grande
surprise, m’a dit espagnol « c’est un pénalty ! ». Je lui ai
répondu que ce n’était que du jeu dangereux et que dans n’importe quelle partie
du monde cela n’aurait pas donné lieu à un penalty. Quelques jours plus tard,
j’ai rencontré l’arbitre algérien Belaïd Lacarne (qui a arbitré la rencontre
Argentine-Hongrie, ndlr). Il m’a dit « Bon match, bon match ».
Evidemment, il était heureux pour son pays. Je regrette vraiment que l’Algérie
n’ait pas pu passer le premier tour. Mais il y a quelque chose qui m’a vraiment
étonné et dont je tire une grande fierté. Après le Mundial, en arrivant à Lima,
mon épouse m’a donné plusieurs lettres en provenance d’Algérie où l’on me
félicitait pour mon arbitrage durant cette rencontre. C’est quelque chose qui
me remplis d’orgueil et que je n’oublierai jamais. Pour terminer, je souhaite
beaucoup de chance à l’Equipe d’Algérie. J’espère qu’elle jouera bien mercredi
contre l’Egypte [match de qualification à Khartoum, ndlr] et qu’elle pourra revenir au Mundial.
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