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Jimmy Page, guitariste légendaire de Led Zeppelin à propos de la puissance dégagée par son groupe.
Le Nouvel Observateur : Ce 10 octobre 1969 à l'Olympia (...) Le groupe dégageait une impression de puissance inouïe. Je n'avais jamais rien éprouvé de tel, même aux concerts des Stones et des Who. Etiez-vous conscient de cette puissance ?
Jimmy Page : Oui, j'ai ressenti cette puissance irrésistible dès la toute première répétition du groupe (Robert Plant, John Bonham, John Paul Jones et moi), dans un local minuscule. (...) Il s'agissait d'une puissance collective : le groupe était plus grand que la somme de ses membres. Et nous avons réussi à canaliser cette puissance en une véritable dynamique qui intégrait des moments de finesse et de fragilité (...) Le terme d'alchimie me semble absolument exact pour décrire le mélange d'influences musicales qui nous insufflait cette dynamique. C'était une inspiration au sens mystique du terme. Et nous accédions effectivement à une autre dimension. La communication entre nous s'apparentait à de la télépathie. Et cette communion d'esprit s'est imposée d'emblée, avant même que le groupe s'aguerrisse. Le plaisir profond que nous prenions à jouer venait aussi de sa plasticité. La veille ou le lendemain, nous n'aurions pas donné le même concert, les morceaux auraient été complètement réinventés. On créait des distorsions temporelles, le temps devenait élastique. C'était exaltant de communiquer cette perception au public.
in Le Nouvel Observateur, 29 mai 2014
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