« Il est accroupi, seul dans la nuit froide,
enveloppé par le silence du désert et une clarté aigüe. Venu de l’est, le vent
lui apporte en sifflant des odeurs de rocaille humide, de terre brûlée et des
relents de charognes. De son poste de guet, il voit une rivière de chaux couler
en nappes sur Ur et ses faubourgs. Il se dit qu’un lambeau arraché au ciel de
midi a été abandonné sur les tumulus et les collines poissées. Tout autour,
l’ombre des ruines prend des formes inquiétantes tels ces halos piquetés de
petites auréoles sombres. Son regard se promène sur les vieilles pierres. Ici,
à Qamirnah, la lune est dans sa cité. Déesse, elle y prend ses aises car
d’invisibles dévots célèbrent son culte.
Il ne les voit pas mais il sait. »
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