« Un bouillon de lumière crue se déverse en couches épaisses sur Damas et le Qassyoun, mont chauve et gardien ancestral de la ville ouverte à tous les Arabes. Soirée d’hiver finissant, nuit calme et ville tranquille. Que le lecteur veuille bien nous pardonner car ces qualificatifs ne sont pas appropriés. Nouvelle proposition : nuit froide et ville résignée, contrainte par une attente insondable. Une espérance diffuse en un mieux. Un petit mieux ou, en tous les cas, un moindre mal. Nuit froide et ville résignée. Voilà donc ce qui convient en ces lieux où l’espérance née au début du nouveau siècle n’a guère duré. Les portes des salons où l’on débattait avec passion ont été cadenassées, les voix discordantes se sont tues et les rebelles ont repris le chemin familier de l’exil ou de leurs geôles puantes à quelques lieues des ruines de Palmyre. Ainsi en ont décidé les maîtres du pays. Ainsi l’a voulu le représentant de la dynastie naissante. »
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