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La vie parisienne sous l'occupation : opportunisme, peurs, compromissions, actes de résistance, indifférence... De nombreux passages féroces comme celui-ci "des poètes qui ont fait passer sous un pseudonyme un quatrain sur Hitler dans une feuille confidentielle - baptisée clandestine - croient sincèrement avoir sauvé la France."
Il y a aussi une information étonnante au début de ce livre, une mention rare : "Malgré les démarches entreprises par l'Éditeur, les ayants droit de l'auteur n'ont pu être joints. L'Éditeur les invite à se mettre en relation avec ses services." Jean Galtier-Boissière, combattant de la Première Guerre Mondiale fut le fondateur du Crapouillot.
Blog au fil des jours, quand la chose et l'écriture sont possibles.
Lignes quotidiennes
mercredi 31 octobre 2018
vendredi 26 octobre 2018
La chronique du blédard : S’emparer de la question écologique
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Le Quotidien d’Oran, jeudi 18 octobre 2018
Akram Belkaïd, Paris
L’écologie sauvera-t-elle la planète ? Soyons plus
précis quant à cette interrogation : l’écologie sauvera-t-elle notre
civilisation ? Ce mois d’octobre 2018 est d’une inquiétante douceur pour
qui vit au nord de la Méditerranée. On peut ne pas s’en plaindre mais il est
impossible d’ignorer que parmi les nouvelles négatives, les dégâts infligés à
la population par des phénomènes météorologiques extrêmes semblent incessants.
Chaque jour ou presque, il est question d’inondations, de tornades, de typhons,
d’ouragans avec, à chaque fois, des bilans macabres et les mêmes polémiques à
propos de la lenteur des secours et des conséquences d’une urbanisation anarchique.
Les guerres, les crises géopolitiques comme celles qui
affectent le Proche-Orient, la montée des populismes et de l’extrême-droite en
Europe et ailleurs (le Brésil étant le dernier exemple en date) tendent à nous
faire relativiser ce qui se passe sur le front de la nature. Les grandes
questions liées au réchauffement climatique sont souvent vues comme des sujets
où, finalement, il est impossible de faire quoi que ce soit. Mais ce qui tout
autant préoccupant, c’est à quel point nos pays du Sud, l’Algérie en
particulier, semblent se désintéresser du sujet. Bien sûr, il y a un nombre
important de nos concitoyens qui travaillent sur ces thèmes, qui ont une
expertise certaine. Mais ils ne sont guère audibles.
Certes, nous avons raison de jauger de l’évolution du monde
sous l’angle de l’affrontement d’intérêts, sur la persistance d’ambitions
hégémoniques et impérialistes. L’idée avancée dans les années 1990 par le
politiste Francis Fukuyama pour qui l’Histoire était terminé du fait de la
chute de l’ex-Union soviétique n’était qu’une aimable provocation. La bagarre
est toujours là. Mais la nouveauté, c’est qu’elle se déroule désormais sur un
terrain mouvant ou, si l’on préfère une autre image, à l’intérieur d’une maison
qui brûle ou encore sur le pont d’un navire qui menace de couler.
La difficulté avec l’écologie, c’est que la psychologie de
l’être humain le pousse à ne guère écouter les Cassandre. Et le problème avec
les Cassandre, c’est qu’elles ne sont pas toujours précises dans leurs
prédictions. Le 22 avril 1970, le « Jour de la Terre », fut
l’occasion pour plusieurs spécialistes (économistes, géographes, climatologues)
de faire connaître leurs prévisions apocalyptiques. A l’époque, déjà, alors que
le concept de réchauffement climatique était peu connu, on avançait le message
du « il ne reste pas beaucoup de
temps pour faire quelque chose. » Près de cinq décennies plus tard, la
Terre est toujours là et l’humanité avec elle. C’est ce qui donne du grain à
moudre aux climato-sceptiques et à celles et ceux qui affirment qu’il n’y a pas
lieu de s’inquiéter parce que la technologie saura toujours résoudre les
problèmes.
En réalité, les prévisions alarmistes en matière
d’environnement finissent toujours par se réaliser même si c’est avec un temps
de décalage. Les phénomènes extrêmes violents prédits en 1970 sont désormais
une réalité. Certes, on peut dire qu’ils ont toujours existé mais la différence
c’est qu’ils font bien plus de dégâts. En novembre prochain, on se souviendra
des inondations de 2001 qui firent plus de 300 morts et 100 disparus à Alger et
plus particulièrement dans le quartier de Bab-el-Oued. Officiellement, les
leçons de ce drame ont été tirées en termes de mise en place de schéma de
prévention et d’organisation de secours. C’est très certainement vrai même si Alger
continue régulièrement à être prise par les eaux. Les catastrophes climatiques
restent appréhendées sous le sceau de la fatalité voire du caractère
imprévisible des éléments. Or, nous savons que le Maghreb, et l’Algérie de
manière plus particulière, fait partie de ces zones qui vont payer le prix fort
en matière de conséquences du réchauffement climatique. Il est temps d’intégrer
cela dans notre logiciel mental.
Autrement dit, et au-delà même des considérations
habituelles, et justifiées, sur la politique, sur la nature du pouvoir algérien
ou encore sur le plaidoyer pour une refondation du pays, il est important
d’inclure dans notre réflexion tous les éléments liés à l’écologie et au
développement durable. Il ne s’agit pas juste de repenser un mode de vie. Et il
s’agit encore moins de « green washing », c’est-à-dire d’employer à
tort et à travers ces mots pour se donner bonne conscience ou faire semblant
d’être à la pointe des réflexions. C’est une question d’idées politiques et donc
d’idéologie. Les courants politiques algériens, quelles que soient leur nature,
ont su par le passé s’emparer de doctrines venues d’ailleurs. Il est étonnant
de voir à quel point l’écologie continue à être considérée comme un élément
exogène superflu, une chose réservée à d’autres tant les urgences et les
immédiatetés algériennes seraient nombreuses et prioritaires.
L’écologie, la défense de l’environnement, la lutte contre
l’anarchie urbaine, la promotion de mode de production moins intensifs, tout
cela devrait faire partie de nos discussions et de nos échanges au quotidien au
même titre que tel ou tel conflit ou encore telle ou telle péripétie de la
« vie politique » algérienne. A défaut d’y arriver, lorsqu’il sera
enfin possible de prendre des décisions pour le bien de l’Algérie, nous
risquons fort de manquer de l’expertise mais aussi du bagage idéologique
nécessaires pour le faire.
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La chronique du blédard : The Beatles, album blanc, cinquantième clap (part one)
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Concernant les Beatles et, comme disent les ados, pour faire genre, il y a toujours deux ritournelles snobinardes qui assaillent celui qui avoue sa passion pour la musique des quatre de Liverpool. Il y a ceux qui, comme Eric Zemmour (si, si), clament leur préférence pour les Rolling Stones, vous assignant ainsi à un rang musical inférieur. Cinquante ans que ça dure… Et puis, il y a les fanas des scarabées qui vous parleront des heures et des heures de « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band », l’œuvre « géniale et la plus aboutie », le « meilleur album de tous les temps », le « pilier indestructible » de la culture populaire occidentalo-mondialisée. En clair, « la réussite absolue » des Beatles. Il y a du vrai dans ce qui précède mais que l’on me permette de dire que, pour ma apple, le « blanc » a quelque chose de plus (et c’est pourquoi je ne vous ai pas infligé de chronique en juin 2017 à propos de Sgt. Pepper’s). Vive donc le White ! Pour ce neuvième album de leur carrière, et après leurs expérimentations diverses, compliquées et massives produites pour le Sgt. Pepper's, les Beatles reviennent à un son et à des arrangements plus simples, plus rock avec moins de chichi symphono-psychédélique. The Beatles, les vrais…
Le Quotidien d’Oran, jeudi 25 octobre 2018
Akram Belkaïd, Paris
On l’appelle l’« album blanc » (The White Album) ou encore le
« double-blanc » (couleur de la pochette du vinyle) mais son vrai nom,
c’est juste The Beatles. Vous allez
beaucoup en entendre parler durant les prochaines semaines. Cinquante ans,
c’est effectivement un bel anniversaire, l’occasion d’une promo façon pilonnage
intensif car, pour les maisons de disque, c’est le moment ou jamais de sortir
des morceaux inconnus, de nouvelles compilations, des pistes
« remasterisées » et, surtout, surtout, des rééditions « Super
Deluxe », « max-mix », « remix et supermix »... Bref,
chers fans préparez les flouss car le
tiroir-caisse va fonctionner à plein tubes. Alors, en attendant le déferlement,
prenons juste le temps de parler de l’album et de ses trente chansons (trente
et une en fait, mais on y reviendra la semaine prochaine car cette déjà longue
chronique est livrée en deux parties).
Concernant les Beatles et, comme disent les ados, pour faire genre, il y a toujours deux ritournelles snobinardes qui assaillent celui qui avoue sa passion pour la musique des quatre de Liverpool. Il y a ceux qui, comme Eric Zemmour (si, si), clament leur préférence pour les Rolling Stones, vous assignant ainsi à un rang musical inférieur. Cinquante ans que ça dure… Et puis, il y a les fanas des scarabées qui vous parleront des heures et des heures de « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band », l’œuvre « géniale et la plus aboutie », le « meilleur album de tous les temps », le « pilier indestructible » de la culture populaire occidentalo-mondialisée. En clair, « la réussite absolue » des Beatles. Il y a du vrai dans ce qui précède mais que l’on me permette de dire que, pour ma apple, le « blanc » a quelque chose de plus (et c’est pourquoi je ne vous ai pas infligé de chronique en juin 2017 à propos de Sgt. Pepper’s). Vive donc le White ! Pour ce neuvième album de leur carrière, et après leurs expérimentations diverses, compliquées et massives produites pour le Sgt. Pepper's, les Beatles reviennent à un son et à des arrangements plus simples, plus rock avec moins de chichi symphono-psychédélique. The Beatles, les vrais…
Petit flash-back. Printemps 1968, le groupe se retrouve dans
le nord de l’Inde, non loin des rives du Gange, dans l’ashram du Maharishi
Mahesh Yogi. A l’initiative de George Harrison qui est en pleine quête
spirituelle, les quatre garçons dans le vent s’initient aux mystères de la
méditation transcendantale. Ils ne sont pas seuls dans cet endroit plus ou
moins austère où chacun occupe un bungalow. Parmi les autres vedettes, il y
Mike Love, membre des Beach Boys, le chanteur Donovan et l’actrice Mia Farrow.
Tout ce beau (et très riche…) monde suit donc les enseignements du Maharishi
Mahesh Yogi, le fondateur du mouvement de la dite méditation. C’est ce séjour
et ses péripéties qui alimentent l’essentiel des textes de l’album blanc
enregistré à Londres durant l’été et une partie de l’automne 1968.
Le premier disque du double-album commence par le meilleur
du meilleur. « Back in
U.S.S.R ». Retour en URSS. Du rock, du vrai. Un bruit de tuyères, les
belles ukrainiennes, la BOAC (British Overseas Airways Corporation) aujourd’hui
disparue tout comme l’URSS d’ailleurs, et de l’ironie puisque la chanson
imagine un Russe heureux de rentrer chez lui (on est encore en pleine guerre
froide). La chanson, à l’opposé du « Back in the USA » de Chuck
Berry, provoqua la colère de quelques politiciens américains qui y virent un
plaidoyer procommuniste. Un riff d’anthologie. Le morceau est aussi l’occasion
pour Paul McCartney de montrer toute l’étendue de son talent musical. Outre la
basse, il est aussi à la batterie remplaçant Ringo Starr parti bouder en
Sardaigne dans le jardin sous-marin d’un poulpe (à son retour, raconte la geste
beatlesienne, il trouvera des pétales de fleurs sur ses caisses).
Vient ensuite « Dear
Prudence ». Prudence, c’est la sœur de Mia Farrow. Méditant jour et
matin, désireuse d’atteindre la révélation cosmique au plus vite, elle ne
sortait pas de son bungalow malgré les efforts de Paul McCartney et John Lennon
tous deux effrayés à l’idée qu’elle puisse y mourir d’inanition. Cette chanson
est donc celle qu’il faut chanter aux casaniers, à celles et ceux qui aiment
leur Chez Soi et rechignent à faire
la promotion de leur livre. Poursuivons avec « Glass Onion », un rock très années 60’s, de ceux qui se
dansaient en gigotant le corps de l’avant vers l’arrière, les bras pendulant en
alternance. Une belle farce que cette chanson. John Lennon balance des phrases
qui ne veulent rien dire, faisant aussi référence à des chansons qui existent
déjà – dont « The Fool on the Hill ». Il sait, le coquin, que les
fans, les journalistes et les chercheurs vont passer des décennies à essayer de
décrypter le message. Et que les dingues qui sont persuadés que Paul McCartney
est mort et remplacé par un sosie vont y traquer la confirmation de cette croyance
urbaine.
On dit aussi que c’est une chanson où John Lennon tend la
main à McCartney, car les deux amis d’enfance ne s’entendent plus, le groupe
étant d’ailleurs au bord de l’implosion. De fait, l’album blanc, c’est ça
aussi. Une œuvre composée sur le fil du rasoir, avec des artistes qui se
parlent à peine, qui enregistrent leurs pistes dans des studios séparés et qui,
pour trois d’entre eux (McCartney, Starr et Harrison) se demandent pourquoi
Yoko Ono, l’« artiste » japonaise devenue depuis peu la nouvelle
compagne de Lennon, est présente en permanence (et pourquoi elle ramène sa
fraise sans que personne, à part John, ne le lui demande…).
« Ob-la-di,
ob-la-da » est une ballade gentillette de celles que McCartney s’est
fait une spécialité de composer (souvent au détriment de sa réputation
d’excellent auteur). De cette chanson, Lennon dira, avec son tact habituel,
qu’il s’agit d’« une merde pour
grand-mère ». Ob-la-di, ob-la-da était une expression sans cesse
répétée par Jimmy Scott, un musicien nigérian. Elle signifiait en yoruba
« ainsi va la vie » ou bien encore « la vie continue ». Pour
ce qui est de la rémunération de cette contribution, les versions divergent car
on ne sait pas très bien si Scott a reçu un chèque de McCartney pour cette appropriation
musicale. Sinon, pour l’anecdote, j’ai souvenir d’écoliers tunisiens reprenant cette
chanson avec des paroles un peu différentes : « ya bladi, ya
blada » (ô pays, ô bêtise). C’était sous Ben Ali, et cette transgression
ne manquait pas de courage.
Je n’ai rien à dire sur l’étrange intermède « Wild Honey Pie » et passons
tout de suite à une petite merveille très peu connue : « The continuing story of Bungalow
Bill ». Revenons à l’ashram. Outre les Beatles et les autres vedettes,
il y a aussi une riche américaine accompagnée par Richard Cooke, son fils d’une
vingtaine d’année. Maman et fiston, clientèle très prisée par le Maharishi
Mahesh Yogi, apprennent donc à répéter en boucle le mantra. Mais un jour, ils partent
chasser dans la jungle à dos d’éléphant et Richard y tue un tigre. De quoi
indigner Lennon qui écrit une chanson moqueuse et féroce pour louer les
exploits de celui qui après « avoir
cherché Dieu s’en est allé tuer une pauvre bête qui ne lui avait rien
fait ». Le sarcasme est présent dans tous les couplets, c’est toute la
puissance caustique de Lennon qui est déployée dans ce qui ressemble parfois à
une chanson de chorale d’école entonnée dans la joie et la bonne humeur d’une
fête de fin d’année. Tendez-bien l’oreille en l’écoutant. Yoko Ono y prononce
quelques mots (censés être ceux de la maman du tueur-méditant). C’est le seul
et unique morceau des Beatles où chante une voix féminine. On ajoutera, pour
finir, que « The continuing… » pourrait devenir l’hymne des militants
opposés à la chasse. Cela permettrait de se moquer des abrutis qui, septembre
venu, chevrotinent allègrement la faune et quelques êtres humains au passage. Trois,
quatre, couplet et tous les enfants chantent : Hé, Tarasducon, qu’as-tu tué aujourd’hui ? Hey up !
Un autre morceau d’envergure est « While my Guitar Gently Weeps ». Au chant et à
l’écriture, George Harrison. A l’intro, au piano, Paul McCartney. Harrison
s’est inspiré du Yi Jing, philosophie qui exclut l’idée du hasard et pour qui
tout est lié, pour écrire ce morceau. Prendre des mots ici et là et leur
trouver un lien. A la guitare, un invité de marque : Eric Clapton. Sa
présence, disent les nombreuses exégèses, contribua à calmer les tensions au
sein du groupe pendant l’enregistrement. Sinon, avis aux amateurs, sur
internet, circule depuis la mi-octobre une autre version studio de cette
chanson culte (Harrisson à la guitare et McCartney qui s’essaie à l’harmonium).
Passons (trop) rapidement sur « Happiness
is a warm gun » (belle chanson émouvante et très étonnante aux rythmes multiples où Lennon
multiplie les allusions à la drogue) et « Martha
my dear » (une macartenerie
où Paul dit à son ex, Jane Asher, qu’il ne l’oublie pas) pour arriver à « I’m so tired ». Fatigué par
la méditation transcendantale, John Lennon l’est vraiment. L’ascétisme, ça va
bien quelques jours pour lui mais le manque fait son travail de sape. Surtout,
internet et Facebook n’ayant pas encore été inventés, John, qui n’a pas encore
divorcé de Cynthia Lennon, ne cesse de se languir de Yoko Ono restée à Londres (pour
écumer les vernissages).
« Blackbird »
qui suit est un morceau politique qui rend hommage à Angela Davis et à la lutte
des Noirs américains pour leurs droits civiques. Bien sûr, ce n’est pas du
texte direct. Davis n’est pas mentionnée de manière explicite. Comme toujours,
McCartney préfère l’allusion (il ne dérogera qu’une seule fois à cette règle au
début des années 1970 en prenant clairement position contre la présence
militaire anglaise en Irlande du nord). Passons maintenant à « Piggies » où George
Harrisson se moque de l’establishment, des snobinards qui peuplent la bonne société
londonienne (nul doute qu’il en aurait fait de même avec les bobos mangeurs de graines
mais c’est une autre histoire). Ce morceau fait partie de la liste des chansons
aux conséquences tragiques car Charles Manson, le « gourou »
responsable de la mort de Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski, y vit un
appel au meurtre.
« Rocky Raccoon »
est une chanson folk de McCartney qui aurait pu figurer dans la bande originale
d’un western de série B et, après l’avoir (vite) écoutée, on arrive au
délicieux « Don’t pass me by »
de Ringo Starr aka Sir Richard Starkey. Imaginez un peu. Vous êtes le batteur
du groupe le plus célèbre au monde. Mais John et Paul, les deux génies de la
bande, ne vous laissent rien faire en matière de composition. A chaque nouvel
enregistrement d’album, vous essayez de placer une chanson de votre cru mais en
vain. Et puis, un jour, vient enfin l’occasion d’en fourguer une. « Don’t
pass me by » est en gros un message subliminal pour dire ne m’ignorez pas…
Résultat mitigé puisqu’en dix ans, seuls trois morceaux de Ringo Starr seront ainsi
retenus dans la discographie des Beatles. Arrive ensuite « Why don’t
we do it in the road ». Assis sur le toit de son bungalow
(toujours dans l’ashram), McCartney observe des singes qui « zikzikent »
sans honte ni retenue et se demande ainsi pourquoi les êtres humains ne
feraient pas la même chose. Sur le plan musical, le morceau est pionnier, on
dirait presque du métal. Le gentil Paul y montre qu’il peut, lui aussi, dire
des cochonneries et jouer au rocker vrai de vrai. Mais il se calme très vite
dans la chanson qui suit avec « I
will » ode un peu mièvre à l’adresse de Linda Eastman, sa future femme
dont il faut dire et redire que, contrairement à une solide croyance, elle
n’avait rien à voir avec la famille propriétaire de la marque Kodak.
Le premier volet du Blanc
se termine avec une pépite sous forme de ballade tranquille. Dans « Julia », John Lennon évoque
sa mère disparue, fait quelques allusions à Yoko Ono et laisse planer une
impression tenace de mélancolie voire de désenchantement. Le dur, le méchant de
la bande, l’artiste intraitable, montre ainsi qu’il peut être différent dans
une sorte d’inversion des rôles avec le « gentil » McCartney. « Julia »
est un morceau qui annonce ses futures compositions en solo (Imagine, Woman, etc.).
(À suivre…, la semaine prochaine, je vous apprendrai, entre autres, comment gagner des paris grâce à une chanson particulière des Beatles)
P.S : spéciale dédicace à Lyes Ziour et remerciements
spéciaux à Mehdi Arafa.
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vendredi 19 octobre 2018
Elle, Fanon et moi (Nouvelle)
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Elle, Fanon et moi (*)
Elle, Fanon et moi (*)
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Au dehors, se déroulait la célébration
parisienne d’une Révolution deux fois centenaire qui n’avait pas empêché
l’asservissement de mes aïeux. J’étais là, dans cette petite cuisine où
flottait une vague odeur de blanquette de veau, à me demander ce que je devais
faire, s’il me fallait sortir pour me mêler à la foule ou rester à attendre
qu’elle rentre. Devais-je partir ou devais-je
rester… ? Fallait-il la quitter ou continuer de subir en attendant
mieux ou un improbable miracle ? J’avais très vite compris que cela ne
pouvait finir autrement que par des cris, des mots en forme de lame de rasoirs
et quelques pleurs vite essuyés. Dès les premiers jours, en fait dès la
première nuit, je n’avais pas aimé la manière dont elle disait « les
Arabes ». On aurait dit qu’elle se raclait le haut du palais, un peu comme
lorsqu’une bouche de malotru annonce l’expulsion imminente d’un crachat. Par
petites touches, par grands heurts, nous avions compris qu’il était des sujets
de discussion à proscrire. Ainsi, disais-je la « Guerre d’indépendance »
quand elle évoquait « les crimes des Fellaghas ». Ainsi répondait-elle
« terrorisme » quand je clamais « lutte de libération ». Parfois,
l’actualité du Proche-Orient, ses bombes, ses massacres et ses enlèvements, se
chargeaient de rallumer le feu et d’étioler une passion aux fondations fissurées.
Une fête sur une péniche, un soir de juin. Un sourire, deux, quelques mots, des
rires et un slow. Une histoire qui commence sans que l’un ou l’autre ne devine qu’elle
était déjà promise à un naufrage dans les eaux boueuses de la Seine.
« Vous vouliez l’indépendance, on vous
l’a donnée. Pourquoi êtes-vous aussi nombreux chez nous ? Et toi,
d’ailleurs, qu’est-ce que tu fais en France ? Ne cherche pas à m’épouser.
Tu n’auras pas tes papiers grâce à moi », m’a-t-elle dit au bout d’une
semaine sans même feindre de plaisanter. Ses provocations et sa hargne froide
venaient au moment où je m’y attendais le moins. Avec le recul, je me dis que
c’était l’instant où elle ne voyait que l’Algérien en moi. Il m’arrivait
d’encaisser en silence, par fatigue, par manque de répartie ou parce que je
n’avais nulle part où aller dormir. Mais, même avec retard, je rendais tous les
coups, verbalement, s’entend. J’attendais d’être en sa compagnie dans la rue de
son beau quartier, pour parler franco-algérien, à voix haute, en laissant
tomber les mâchoires, en roulant le r de métro, en disant « dju beurre » et en commençant mes
phrases par un « ouèche » vulgaire
et interrogatif. Elle était riche, ou plutôt fille de riche, et, par peur de
ce qu’auraient pu penser ses mère et père de ma présence clandestine, elle
m’interdisait de répondre au téléphone. Alors, quand la sonnerie se faisait
entendre, je faisais mine de me précipiter sur le combiné en lançant un âââlou qui la rendait blême.
Un soir, alors que j’étais encore en maraude dans la ville, elle a
fouillé dans mes maigres affaires. Peut-être pensait-elle que je la volais. Ou
alors s’inquiétait-elle des histoires invraisemblables que je lui racontais
pour m’inventer une autre vie au pays. En rentrant, je l’ai trouvée qui
m’attendait, les yeux brillant de colère, les lèvres transformées en traits
sans commissures. « Tu lis ça ?
Je ne veux pas de ce bouquin chez moi ! » m’a-t-elle dit en jetant
l’édition algérienne des Damnés de la
terre par la fenêtre d’où s’engouffraient les rumeurs de l’avenue Mozart et
des tourbillons annonciateurs d’un orage d’été. J’ai dévalé l’escalier. A
l’extérieur, une grosse pluie chaude s’était mise à tomber et il n’y avait
aucune trace du livre. Trempé, les tempes bourdonnantes, je l’ai cherché
pendant une bonne heure. En vain. Quelqu’un l’avait peut-être ramassé avant que
ne j’arrive ou alors était-il tombé sur une rambarde, un balcon on dans une
gouttière. Les jours d’après, j’ai continué d’espérer le voir posé sur le
marbre du hall de l’immeuble ou sur le bois rouge des boîtes aux lettres.
J’aimais ce bouquin. J’en avais corrigé les épreuves pour gagner un peu
d’argent immérité tant j’avais bâclé le travail en me laissant prendre par sa
lecture. Une fois publié, j’ai annoté et souligné l’exemplaire auquel j’avais eu
droit (à l’époque, les surligneurs fluorescents dont usent et abusent les
étudiants d’aujourd’hui n’étaient guère répandus). Ce livre, je l’ai pleuré.
C’était un compagnon, un aîné plein d’enseignements et de bon sens qui m’a
permis de mettre des mots sur tant de choses confusément ressenties ou tout
simplement ignorées. Il m’arrive encore de rêver que je le retrouve.
Ce soir-là, nous avons eu la plus violente de
nos disputes. Elle n’aimait pas Fanon. Elle disait même le haïr, l’accusant
d’avoir défendu l’indéfendable, d’avoir incité à la haine de l’Occident.
« C’est lui qui a inspiré Pol-Pot et ses monstres » ne cessait-elles de répéter en maudissant « la paysannerie révolutionnaire ». C’est ainsi que j’ai commencé à décrypter une part de sa propre histoire. Sa famille devait une partie de sa fortune à l’Algérie coloniale mais aussi à l’Indochine. Le FLN, le Vietminh et les Khmers rouges lui avaient fait perdre beaucoup d’argent et de standing. Surtout, elle en avait après Sartre et sa préface, « ode à la violence gratuite et à la haine de soi ». Je l’écoutais en essayant de garder mon calme, me demandant, si, finalement, le philosophe français n’avait pas rendu un mauvais service à l’œuvre du penseur algéro-martiniquais. Les Damnés de la terre avaient-ils vraiment besoin d’une préface ? Fallait-il, (déjà !), qu’une œuvre du Sud, s’adressant à des gens du Sud, soit obligatoirement légitimée, pour ne pas dire adoubée, par une personnalité du Nord, fut-elle aussi prestigieuse ? Bien sûr, c’était l’exigence de l’époque. La cause algérienne et celles des autres pays du Tiers monde avaient besoin de soutiens et de porte-voix. Mais tout de même ! « Une préface de Sartre, ça ne se refusait pas », lui ai-je finalement dit en serrant les dents.
« C’est lui qui a inspiré Pol-Pot et ses monstres » ne cessait-elles de répéter en maudissant « la paysannerie révolutionnaire ». C’est ainsi que j’ai commencé à décrypter une part de sa propre histoire. Sa famille devait une partie de sa fortune à l’Algérie coloniale mais aussi à l’Indochine. Le FLN, le Vietminh et les Khmers rouges lui avaient fait perdre beaucoup d’argent et de standing. Surtout, elle en avait après Sartre et sa préface, « ode à la violence gratuite et à la haine de soi ». Je l’écoutais en essayant de garder mon calme, me demandant, si, finalement, le philosophe français n’avait pas rendu un mauvais service à l’œuvre du penseur algéro-martiniquais. Les Damnés de la terre avaient-ils vraiment besoin d’une préface ? Fallait-il, (déjà !), qu’une œuvre du Sud, s’adressant à des gens du Sud, soit obligatoirement légitimée, pour ne pas dire adoubée, par une personnalité du Nord, fut-elle aussi prestigieuse ? Bien sûr, c’était l’exigence de l’époque. La cause algérienne et celles des autres pays du Tiers monde avaient besoin de soutiens et de porte-voix. Mais tout de même ! « Une préface de Sartre, ça ne se refusait pas », lui ai-je finalement dit en serrant les dents.
Le lendemain, un peu confuse, elle m’a mis Le sanglot de l’homme blanc entre les
mains en m’incitant à « l’apprendre par cœur et à le méditer pour me
laver la tête de mes fausses vérités tiers-mondistes ». J’ai pris le livre
en le soupesant comme on manie un objet malodorant. « J’en ai entendu
parler mais je ne l’ai jamais lu » ai-je répondu en le jetant aussitôt par
la fenêtre. Elle a éclaté de rire. Nous étions quittes. Mais ce n’était qu’une
trêve. Tôt ou tard, la guerre reprendrait. Il me restait encore une semaine
avant mon retour à Alger. J’aurais pu aller dormir dans les gares ou frapper à
la porte d’amis que j’avais plus ou moins délaissés.
Mais mon bouquin perdu criait vengeance.
Mais mon bouquin perdu criait vengeance.
L’idée m’est venue un soir, alors qu’elle
découpait un article dans le Quotidien de Paris. Il fallait que je trouve d’abord
un exemplaire du livre. Comme je n’avais plus que quelques francs en poche, je
l’ai emprunté – car tel est le verbe approprié - dans une librairie de
Saint-Michel. Installé dans un square, j’ai ensuite découpé de grandes feuilles
de classeur blanches en trois ou quatre. Puis, sur chaque bande, j’ai recopié
un passage tiré De la violence. Nul
besoin de repères ou d’annotations, je retrouvais sans peine le paragraphe ou
la phrase auxquels je pensais. En deux jours, j’ai amassé une centaine de
billets à l’écriture claire et sans ratures. En rentrant dans son immeuble, je
cachais mon petit travail dans un placard électrique. J’avais trop peur qu’elle
ne découvre ce que je lui préparais.
La veille de mon départ, ayant terminé mon labeur, je suis retourné à la librairie pour remettre le livre à sa place. Un vigile – un colosse noir qui me dépassait de deux bonnes têtes – m’a vu faire. Il ne m’a rien dit, se contentant de me bien fixer dans les yeux, comme pour me faire comprendre qu’il avait enregistré mon visage. En m’éloignant, je l’ai vu lire la quatrième de couverture. Je me suis mis à sourire, le cœur léger. Pendant la dispute, elle avait parlé de tiers-mondisme. Cela avait provoqué une drôle d’association d’idée. Tiers-monde, Librairie du Tiers-monde : j’allais enfin rentrer à Alger !
La veille de mon départ, ayant terminé mon labeur, je suis retourné à la librairie pour remettre le livre à sa place. Un vigile – un colosse noir qui me dépassait de deux bonnes têtes – m’a vu faire. Il ne m’a rien dit, se contentant de me bien fixer dans les yeux, comme pour me faire comprendre qu’il avait enregistré mon visage. En m’éloignant, je l’ai vu lire la quatrième de couverture. Je me suis mis à sourire, le cœur léger. Pendant la dispute, elle avait parlé de tiers-mondisme. Cela avait provoqué une drôle d’association d’idée. Tiers-monde, Librairie du Tiers-monde : j’allais enfin rentrer à Alger !
Le lendemain matin, à peine était-elle partie
pour travailler, que je me suis aussitôt mis à la tâche. D’abord, sa table de
nuit, les deux ou trois livres qui s’y trouvaient, une boîte d’aspirine et des
pastilles pour la toux. Ensuite, son petit bureau, sa bibliothèque, sa cuisine
et même la salle de bain. Je n’ai négligé aucun endroit, aucune cachette
possible. Ici, dans l’armoire à pharmacie, j’ai glissé « la décolonisation, qui se propose de changer
l’ordre du monde, est (…) un programme de désordre absolu. Mais elle ne peut
être le résultat d’une opération magique, d’une secousse naturelle ou d’une
entente à l’amiable ».
Là, dans une boîte à chaussures de marque, j’ai
mis « la ville du colon est une
ville repue, paresseuse, son ventre est plein de bonnes choses à l’état
permanent (…) La ville du colonisé est une ville accroupie, une ville à genoux,
une ville vautrée. C’est une ville de nègres, une ville de bicots (…) Le
colonisé est un envieux. Le colon ne l’ignore pas qui, surprenant son regard à
la dérive, constate amèrement mais toujours sur le qui-vive : ‘ils veulent
prendre notre place’. C’est vrai, il n’y a pas un colonisé qui ne rêve pas au
moins une fois par jour de s’installer à la place du colon. »
Dans la poche intérieure d’une veste de
tailleur de marque, j’ai agrafé « l’immobilité
à laquelle est condamné le colonisé ne peut être remise en question que si le
colonisé décide de mettre un terme à l’histoire de la colonisation, à
l’histoire du pillage, pour faire exister l’histoire de la nation, l’histoire
de la décolonisation. » Sous sa descente de lit, j’ai collé, bien à
plat, un passage que j’avais recopié à cinq reprises. Elle allait le trouver
sous ses pieds, au fond d’un tiroir de sa cuisine, derrière sa machine à laver,
dans un exemplaire du Guide Michelin et dans un paquet de biscottes qu’elle
n’avait pas encore entamé. Terrible mots que voici qui ont fait couler tant
d’encre et fait déverser tant de fiel : « Lorsqu’en 1956, après la capitulation de M. Guy Mollet devant les
colons d’Algérie, le Front de libération nationale, dans un tract célèbre,
constatait que le colonialisme ne lâche que le couteau sur la gorge, aucun
Algérien vraiment n’a trouvé ces termes trop violents. Le tract ne faisait
qu’exprimer ce que tous les Algériens ressentaient au plus profond
d’eux-mêmes : le colonialisme n’est pas une machine, ce n’est pas un corps
doué de raison. Il est la violence à l’état de nature et ne peut s’incliner que
devant une plus grande violence ».
La maison était truffée de tracts. Elle allait
en avoir pour des semaines, voire des mois ou des années, à tous les trouver.
Les lirait-elle ? Peu m’importait. Je me sentais apaisé. Mes semailles
terminées, il ne me restait plus qu’à prendre mon sac et à partir pour l’aéroport
d’Orly. Sur la porte refermée, j’ai scotché le dernier passage, celui que
j’avais recopié en grande lettres capitales, hautes et bien grasses, pour
qu’elles soient aussi lues par celles et ceux qui emprunteraient l’escalier
pendant la journée. C’était un morceau choisi de la préface honnie. « Vous
savez bien que nous sommes des profiteurs. Vous savez bien que nous avons pris
l’or et les métaux puis le pétrole des ‘continents neufs’ et que nous les avons
ramenés dans les vieilles métropoles. Non sans d’excellents résultats :
des palais, des cathédrales, des capitales industrielles ; et puis quand
la crise menaçait, les marchés coloniaux étaient là pour l’amortir ou la
détourner ». Elle rentrerait fatiguée, lirait ces lignes et déchirerait
certainement la feuille avec des ongles rageurs sans s’imaginer les surprises
qui l’attendaient.
J’ai longtemps cru que je n’aurais plus jamais
de nouvelles d’elle. Mais quinze ans plus tard, installé à Paris, j’ai reçu un
petit colis adressé à mon journal. L’expéditeur n’était pas mentionné et, à
l’intérieur du pli, il y avait une ancienne édition des Damnés de la terre, en parfait état mais sans la préface de Sartre,
visiblement découpée au cutter. Il y avait aussi écrit ces quelques mots :
« j’ai fini par le lire. Il y a des choses que je commence à comprendre.
Et toi ? As-tu lu ? Comprends-tu ? ». J’ai gardé cet
exemplaire et il m’arrive même de céder à une étrange nostalgie en relisant sa
dédicace. Et, à chaque fois, je réalise en riant que je n’ai toujours pas lu Le sanglot de l’homme blanc.
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*) Nouvelle publiée in « Frantz Fanon et l’Algérie : Mon Fanon à moi », Numéro spécial de la revue Algérie Littérature/Action (N°152-156, octobre-novembre 2011. Paris, Marsa éditions. Coordination Christiane Chaulet-Achour. Établissement du texte et réalisation : Marie Virolle.
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