"La pizza ronde signifie à certaines populations immigrées qu’elles ne sont plus chez elles"
Le Professeur Piotr G. Champepeo est spécialiste de tout et de beaucoup plus encore.
Nous continuons à aborder avec lui la question des aliments
et du comportement des populations d’origine étrangères.
L’intervieweur.- Bonjour Docteur...
Pr. Piotr G.
Champepeo.- Bonjour, je suis aussi Professeur en sciences de gestion !
Bien, Professeur.
Outre le pain au chocolat dont nous avons parlé il y a peu, existe-t-il
d’autres aliments capables de générer des tensions sociétales ?
C’est certain ! Il serait fastidieux de tous les
énumérer mais on peut évoquer la question de la pizza. Vous savez, en Algérie,
les pizzas qui se vendent dans les boulangeries sont carrées avec une grosse
pâte sablée. Lorsqu’ils arrivent en France, les personnes originaires de ce
pays ont du mal à retrouver ce genre d’aliment. Chez nous, la pizza est ronde
et ses parts vendues à l’unité sont triangulaires. Cela provoque un désarroi
certain. La pizza ronde signifie à ces populations immigrées venues du Sud de la Méditerranée qu’elles ne sont
plus chez elles et qu’il faut qu’elles s’habituent à leur nouveau pays. Et cela
ne se fait pas sans heurts. Il suffit d’être
attentif pour voir que l’on assiste à la montée généralisée d’une revendication
radicale pour la généralisation de la pizza carrée en France et pour un emploi
plus important du tchouchou salé, ou,
si vous préférez, de l’anchois, comme ingrédient principal avec la tomate et
les olives. Ce à quoi la société française résiste. Pour elle, la pizza est
ronde et doit le rester. Ces tensions sont inévitables mais elles disparaîtront
à long terme. Les nouvelles générations se sont déjà habituées à la pizza ronde
et elles contribuent même à sa diffusion dans les pays d’origine. C’est un
signe encourageant même si le débat se déplace désormais sur la halalité de la
pizza ronde. Mais, c’est une autre affaire ! (rires).
Propos recueillis par Aziouz F. Douglass
(*) Université d’Abilene. Dernier ouvrage : La géopolitique gustative dans l’œuvre de Christine Angot (Editions du Festi).
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