Al Huffington post - Algérie
Publication: 05/06/2014 17h10
Mercredi 4 juin au soir. Le match de football entre l'Algérie et la Roumanie qui a eu lieu en Suisse au stade de Genève vient de s'achever par une victoire algérienne (2-1). À la télévision, les envoyés spéciaux de BeinSports se dépêchent de rendre l'antenne alors que les images montrent un envahissement de terrain par les supporters des Verts et Blancs.
Des "supporters" venus pour la plupart de France, notamment de la région lyonnaise. Comment alors, ne pas repenser au tristement célèbre match France-Algérie du 6 octobre 2001? Marseillaise sifflée puis rencontre interrompue après l'envahissement de la pelouse du Stade de France.
Cela se passait quelques semaines après les attentats du 11 septembre aux États-Unis et, c'est une
certitude personnelle, cela devait peser de tout son poids quelques mois plus tard lors du premier tour de l'élection présidentielle qui vit Jean-Marie Le Pen, le leader du Front National, se qualifier pour le second tour aux dépens de Lionel Jospin.
Le 6 octobre 2001, j'étais présent au stade et j'en étais revenu ulcéré par le comportement de ces "3rayas" ces va-nu-pieds et autres "sauvageons" qui avaient causé du tort à l'image de l'Algérie.
Aujourd'hui encore, je garde en souvenir la fureur des joueurs de l'Équipe nationale (EN), les insultes de Rabah Madjer à l'égard des fauteurs de trouble, la déception et la colère rentrée de Zidane.
Ce devait être une fête symbolisant des retrouvailles. Ce fut un fiasco dont l'extrême-droite se sert
aujourd'hui encore pour diffuser son venin raciste, xénophobe et islamophobe. À l'époque, j'ai rédigé un texte plutôt virulent qui fut publié par le quotidien français Libération.
Cela m'a valu des réactions indignées de la part des inévitables défenseurs des droits des minorités
visibles, toujours prompts à faire preuve d'indulgence à l'égard de ces voyous. Mais aujourd'hui, je
réalise que le problème reste posé.
L'Algérie -déjà très mal lotie en termes d'image en raison de ses dirigeants- souffre régulièrement du comportement de ceux qui prétendent l'aimer et qui sèment le chaos à chaque fois que son équipe nationale joue.
Il n'y a aucun mal à adorer une équipe. Dans le monde du football, les "ultras" ne sont pas une rareté même si la tendance consiste actuellement à les chasser du stade pour attirer plus de spectateurs et de familles. Le problème, concernant l'Algérie, demeure dans le comportement à l'intérieur et à l'extérieur du stade.
Pourquoi ce hooliganisme? Pourquoi ces débordements systématiques? Pourquoi jeter des objets sur la pelouse et risquer l'interruption du jeu alors que l'équipe que l'on est censé supporter a besoin de terminer ce match amical? À quoi riment ces attitudes belliqueuses dans les rues (Genève, c'est une certitude, se souviendra de ce match... ), ces provocations gratuites? Cette agressivité? Cette envie d'effrayer le pauvre monsieur Dupont? Du pain béni pour l'extrême-droite et pour tous ceux qui pensent qu'un Algérien, ça se comporte toujours mal et quelles que soient les circonstances...
Du coup, l'on pense aux prochains jours et à cette inquiétude qui monte. Que se passera-t-il en France le jour où l'Algérie jouera ses matchs au Brésil? Déjà, en 2010, lors du mondial sud-africain, il y avait eu quelques dérapages -comme par exemple des drapeaux algériens plantés au fronton de mairies du sud de la France- mais ces derniers avaient été masqués par le psychodrame engendré par l'affaire Anelka et la fameuse grève de Knysna... Cette fois, l'extrême-droite entend bien profiter de la situation. Le mouvement Bloc identitaire a d'ailleurs appelé le gouvernement Valls à interdire l'usage des drapeaux algériens sur la voie publique le jour de ces matchs et exigé "des mesures préventives contre les supporters" de l'EN.
Croisons donc les doigts et espérons que la raison primera.
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Des "supporters" venus pour la plupart de France, notamment de la région lyonnaise. Comment alors, ne pas repenser au tristement célèbre match France-Algérie du 6 octobre 2001? Marseillaise sifflée puis rencontre interrompue après l'envahissement de la pelouse du Stade de France.
Cela se passait quelques semaines après les attentats du 11 septembre aux États-Unis et, c'est une
certitude personnelle, cela devait peser de tout son poids quelques mois plus tard lors du premier tour de l'élection présidentielle qui vit Jean-Marie Le Pen, le leader du Front National, se qualifier pour le second tour aux dépens de Lionel Jospin.
Le 6 octobre 2001, j'étais présent au stade et j'en étais revenu ulcéré par le comportement de ces "3rayas" ces va-nu-pieds et autres "sauvageons" qui avaient causé du tort à l'image de l'Algérie.
Aujourd'hui encore, je garde en souvenir la fureur des joueurs de l'Équipe nationale (EN), les insultes de Rabah Madjer à l'égard des fauteurs de trouble, la déception et la colère rentrée de Zidane.
Ce devait être une fête symbolisant des retrouvailles. Ce fut un fiasco dont l'extrême-droite se sert
aujourd'hui encore pour diffuser son venin raciste, xénophobe et islamophobe. À l'époque, j'ai rédigé un texte plutôt virulent qui fut publié par le quotidien français Libération.
Cela m'a valu des réactions indignées de la part des inévitables défenseurs des droits des minorités
visibles, toujours prompts à faire preuve d'indulgence à l'égard de ces voyous. Mais aujourd'hui, je
réalise que le problème reste posé.
L'Algérie -déjà très mal lotie en termes d'image en raison de ses dirigeants- souffre régulièrement du comportement de ceux qui prétendent l'aimer et qui sèment le chaos à chaque fois que son équipe nationale joue.
Il n'y a aucun mal à adorer une équipe. Dans le monde du football, les "ultras" ne sont pas une rareté même si la tendance consiste actuellement à les chasser du stade pour attirer plus de spectateurs et de familles. Le problème, concernant l'Algérie, demeure dans le comportement à l'intérieur et à l'extérieur du stade.
Pourquoi ce hooliganisme? Pourquoi ces débordements systématiques? Pourquoi jeter des objets sur la pelouse et risquer l'interruption du jeu alors que l'équipe que l'on est censé supporter a besoin de terminer ce match amical? À quoi riment ces attitudes belliqueuses dans les rues (Genève, c'est une certitude, se souviendra de ce match... ), ces provocations gratuites? Cette agressivité? Cette envie d'effrayer le pauvre monsieur Dupont? Du pain béni pour l'extrême-droite et pour tous ceux qui pensent qu'un Algérien, ça se comporte toujours mal et quelles que soient les circonstances...
Du coup, l'on pense aux prochains jours et à cette inquiétude qui monte. Que se passera-t-il en France le jour où l'Algérie jouera ses matchs au Brésil? Déjà, en 2010, lors du mondial sud-africain, il y avait eu quelques dérapages -comme par exemple des drapeaux algériens plantés au fronton de mairies du sud de la France- mais ces derniers avaient été masqués par le psychodrame engendré par l'affaire Anelka et la fameuse grève de Knysna... Cette fois, l'extrême-droite entend bien profiter de la situation. Le mouvement Bloc identitaire a d'ailleurs appelé le gouvernement Valls à interdire l'usage des drapeaux algériens sur la voie publique le jour de ces matchs et exigé "des mesures préventives contre les supporters" de l'EN.
Croisons donc les doigts et espérons que la raison primera.
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