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Didier Fassin, Professeur à l'Institute for Advanced Study (Princeton) et à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.
Extraits d'un article publié dans Le Monde daté du 7 décembre 2013.
"C'est bien cette double image de combattant politique et de héros moral que les Sud-Africains conserveront de l'homme qui a fait passer leur pays du ban des nations au statut de modèle. C'est elle aussi qui en fait une figure si consensuelle dans le monde entier, puisqu'elle restitue le droit des dominés, auxquels elle rend la dignité, sans perpétuer la rancœur et inciter à la vengeance."
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"A la différence de son successeur, Thabo Mbeki, responsable politique vindicatif, Nelson Mandela n'était donc pas un homme du ressentiment. Inlassablement engagé dans le présent et résolument tourné vers l'avenir, il ne ressassait pas le passé. Pour autant, il ne cherchait pas à en effacer les traces, comme beaucoup ont voulu le faire depuis la fin de l'apartheid, afin d'exonérer de leur responsabilité ceux qui ont suscité ou simplement toléré ce régime. Pour lui, pardonner ce n'est pas oublier."
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"La leçon de vie politique et morale de Nelson Mandela, c'est ainsi sa détermination à lutter contre l'oppression et l'injustice, c'est le refus de renier des principes et des valeurs, c'est le courage des décisions difficiles et des paroles de vérité. Une leçon éminemment contemporaine."
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