Donc, Mr Erdogan et son parti, l'AKP, évoquent avec insistance le rétablissement possible de la peine de mort. Si cela se fait, la Turquie ne fera plus partie du Conseil de l'Europe et abandonnera de manière définitive tout espoir d'adhésion (certes déjà très hypothétique) à l'Union européenne.
La question qui se pose est de savoir pourquoi le président Erdogan - qui veut réformer la Constitution pour étendre le (son) pouvoir présidentiel - tient tant à légaliser la peine capitale. Certains observateurs estiment qu'il n'en fera rien et que c'est juste une manière de se concilier les voix de l'extrême-droite turque dans la perspective du référendum d'avril prochain. C'est possible mais le signal est catastrophique. Jusque-là, la Turquie était l'un des rares pays musulmans à prohiber la peine de mort (toujours en vigueur, son application est néanmoins gelée au Maghreb). Si jamais Mr Erdogan va au bout de son projet, il n'est guère besoin de s'étendre longtemps sur cette régression majeure.
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