Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

vendredi 18 mars 2011

BHL et le monde arabe (1)

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Les révolutions arabes sont fichues. Si, si, je vous le jure. Cela n’a rien à voir avec le triomphe des régimes en place ou à l’implacable répression qu’ils mènent à l’encontre de ceux qui scandent que le peuple veut la chute du régime (ou du système). Non, la mauvaise nouvelle nous vient de France où il semble que Bernard-Henry Levy ait décidé de jouer le rôle d’inspirateur de ces révolutions. Après quelques semaines de silence, celui qui n’a jamais écrit le moindre mot critique à l’encontre de Ben Ali ou de Mohammed VI (et encore moins de feu Hassan II) a décidé de prendre les peuples qui se révoltent sous son aile protectrice.

Il faut l’entendre pérorer sur toutes les chaînes de télévision et de radios. C’est lui qui va tout faire, c’est lui qui a tout dit. Lui qui n’hésite pas à truquer la réalité en ayant recours au fameux « romanquête ». Lui, qui a toujours présenté le monde arabe comme traversé par une ligne de fracture entre islamistes « fascistes » et musulmans des Lumières mais qui n’a jamais compris – ou voulu le faire – que la vraie bataille se joue entre les peuples et leurs dictateurs.

BHL, l’ami des généraux algériens, qui n’a rien vu de la responsabilité du pouvoir dans les massacres de civils, vient de nous expliquer dans l’hebdomadaire Le Point que Saïd Sadi est un opposant crédible à la dictature Bouteflika. On sent revenir les belles campagnes de com’ des années 1990 où l’on nous expliquait que Saïd Sadi était l’homme providentiel. La belle imposture… On se souviendra de ses propos au lendemain du 26 décembre 1991 (« je me suis trompé de société »), on se souviendra aussi de son allégeance à Bouteflika et l’on comprendra ainsi pourquoi ses appels à manifester ne prennent pas. Les Algériens sont tout, sauf des idiots. Et ils savent qui est qui…
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