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vendredi 11 avril 2014

L'absence d'Ibrahimovic et autres raisons de la défaite du PSG

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Transversales, mercredi 9 avril 2014


Commençons par un point essentiel qui semble être perdu de vue. La victoire de Chelsea contre le PSG a tenu à un fil. Il s'en est fallu de peu. Trois ou quatre minutes. C'est peu, certes, mais cela a suffit. Il est donc important de garder cela en tête au moment où les médias français et européens multiplient les critiques à l'encontre de l'équipe entraînée par Laurent Blanc. Ceci étant précisé, on peut relever quelques facteurs ayant conduit à cette défaite et, plus encore, expliquant pourquoi Paris n'a pas pu développer son jeu habituel.

- L'absence d'Ibrahimovic, les errements de Lucas et Verratti

Le PSG sans le géant suédois n'est pas la même équipe y compris lorsque Zlatan est en méforme comme ce fut le cas au match aller. L'homme pèse sur les défenses adverses, facilite le jeu de récupération de ses milieux en donnant notamment à Thiago Motta plus de latitude pour orienter et rythmer le jeu. Plus important encore, c'est un "patron". Non pas tant en matière d'animation du jeu que de recadrage de ses coéquipiers. Avec lui présent mardi soir à Stamford Bridge, un Lucas ou même un Verratti auraient été très vite rappelés à l'ordre. Le premier en raison de ses courses têtes baissées qui ne servent à rien (on passera rapidement sur ses mauvais placements défensifs notamment lors du premier but de Chelsea). Quant à Verratti, un Zlatan aurait été bien précieux pour lui faire comprendre la nécessité de ne pas trop monopoliser le ballon face à des "blues" décidés à presser haut et à ne faire aucun cadeau.

- Le cas Cavani

Qu'est venu faire Cavani à Paris sachant qu'Ibrahimovic en est la vedette première ? C'est la question que l'on est encore en droit de se poser. On nous prédisait une entente dévastatrice (pour les défenses adverses) entre les deux hommes, on l'attend encore. Difficultés dans sa vie personnelle (divorce), frustration de devoir jouer sur le côté après avoir pensé que le PSG jouerait en 4-4-2 ce qui lui aurait permis d'évoluer en pointe : ces deux éléments ne sont pas négligeables. Ils minent le rendement d'un joueur que l'on a du mal à reconnaître même s'il faut insister sur son abnégation défensive dont un Lucas ferait bien de s'inspirer.

- L'absence d'un "méchant", une certaine indolence et un manque d'expérience

Certes, le PSG a Thiago Motta qui sait se faire respecter avec quelques semelles vicieuses. Mais ce n'est pas un Terry ou même un Lampard. En regardant le match, il était patent que le PSG manquait de niaque, d'une volonté de se faire respecter dans les duels. Bien sûr, Verratti a essayé d'en imposer mais son jeune âge et sa carrure ne l'aident guère. De façon plus générale, c'est la conséquence aussi d'un championnat de France qui manque sensiblement d'intensité et d'engagement. Cette saison, le PSG a rarement été secoué. Il n'a pas la "mémoire" qu'il faut en terme d'engagement. C'est l'une des raisons qui l'ont fait reculer face à Chelsea. En clair, il faudra peut-être encore plusieurs matchs européens avant que le PSG ne monte d'un cran dans la hiérarchie de la Ligue des champions.

- L'attentisme de Laurent Blanc

L'entraîneur du PSG a attendu trop longtemps avant de décider le remplacement de Verratti par Cabaye puis celui de Lucas par Pastore. Dix minutes à peine après le retour des vestiaires, il était patent que l'équipe parisienne allait subir et que toute balle perdue au milieu serait  dangereuse. On a beaucoup parlé du coaching payant de Blanc au match aller mais pour ce retour, on l'a senti plus crispé, peut-être moins clair dans ses choix. En effet, le PSG est entré dans le match pour préserver le résultat et non pour gagner la rencontre. Et c'est la meilleure manière de perdre un match...
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