La Tribune, 5 novembre 2007
Au-delà de la guerre en Irak et du retrait des troupes américaines, un sujet vis-à-vis duquel les principaux candidats ont du mal à se déterminer clairement, plusieurs thèmes socio-économiques pèsent déjà sur la précampagne électorale. L'un d'eux est sans conteste celui de l'assurance-maladie, dont sont démunis près de 45 millions d'Américains. En la matière, l'initiative majeure a été le fait d'Hillary Clinton, qui a présenté, en septembre dernier, un plan destiné à offrir une couverture santé pour tous les Américains.
Après avoir connu un échec majeur sur ce dossier, alors que son mari était Président, l'ancienne First Lady s'est toutefois bien gardée de remettre en cause l'existence d'assurances privées. En face d'elle, c'est sur le thème de la santé que le candidat républicain Mitt Romney peut se targuer d'une réussite puisqu'il a réussi à mettre en place l'équivalent d'une couverture maladie universelle dans l'État du Massachusetts alors qu'il en était le gouverneur.
De même, et sans qu'elle soit formulée ainsi, la mondialisation est au centre des programmes économiques, ou plutôt la manière d'en amortir le choc. Chez les démocrates, la tendance, depuis l'été, est au protectionnisme et à la remise en cause de la politique de libre-échange initiée au début des années 90 par Bill Clinton au nom de la préservation de l'emploi. Menée par la centrale syndicale AFL-CIO et l'aile gauche du Parti démocrate, l'offensive contre les accords commerciaux bilatéraux a obligé cette formation politique à rééquilibrer son discours dans un sens plus critique vis-à-vis de la globalisation, y compris chez les démocrates de la côte Est, traditionnellement proches des intérêts de Wall Street.
Côté républicain, et comme l'ont montré les débats télévisés entre les candidats aux primaires, l'approche protectionniste emprunte un autre chemin puisqu'elle se focalise sur la Chine et la faiblesse jugée artificielle de sa monnaie. Chez Giuliani comme chez Romney, la tentation semble ainsi grande de faire de Pékin la cible désignée en matière de concurrence déloyale, et il n'y a guère, pour le premier, que les extrémistes musulmans à être plus stigmatisés.
Enfin, l'immigration est elle aussi un thème de campagne. Échec majeur des deux mandats de Bush qui n'a pu faire passer sa réforme, elle oblige jusqu'à présent les candidats à des circonvolutions prudentes. En effet, aucun d'entre eux ne promet la régularisation massive réclamée par le patronat.
Akram Belkaïd
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