Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

lundi 12 octobre 2015

Gozlan et son paternalisme

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Ma chronique à propos du dernier roman de Boualem Sansal n'a pas eu l'heur de plaire à Martine Gozlan, rédactrice en chef de l'hebdomadaire Marianne et "spécialiste" du monde arabo-musulman... Sur une colonne, elle estime que cette chronique "aussi faiblement écrite que pensée" relève, entre autre, de la "hargne" et de la "jalousie" à l'égard d'un auteur qu'elle semble - cela n'étonnera personne - particulièrement apprécier.
 
Relevons la qualité plus que douteuse de l'argument avancé. La "hargne" et la "jalousie" présentées comme sources de motivation de ma chronique. Une manière de voir paternaliste, pour ne pas dire autre chose. Pour Gozlan, un journaliste algérien qui critique Sansal ne peut être objectif. Qui sait, peut-être même pense-t-elle qu'il est incapable de réfléchir (et qu'il attend certainement que Gozlan lui indique ce qu'il doit penser et écrire). Fumet pestilentiel... Que voulez-vous ma p'tite dame, "ils" sont comme ça, incapables de se faire le moindre cadeau, toujours à se jalouser pour mériter nos bonnes grâces... Ah, oui, bien sûr, il y en a qui sont très bien. Oh, ils ne sont pas nombreux mais ils sont âaadmirââbles. D'ailleurs, ce sont eux que les autres détestent... Forcément, ils pensent comme nous !

"Ressemblons-leur : c'est le moyen d'avoir la paix" a écrit Julien Green. Pour ma part, je n'ai pas envie de ressembler à ceux auxquels Gozlan accorde son crédit. Je serai très content pour Sansal s'il obtient tous les prix littéraires possibles à commencer par le Goncourt. Mais cela ne m'empêchera pas de continuer de penser que son sujet, l'islamisme comme futur Big Brother planétaire, procède de cet enfumage qui fait perdre de vue les vrais sujets d'inquiétude pour les temps qui s'annoncent.
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