Lignes quotidiennes

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Dernier ouvrage paru : L'Algérie en 100 questions. Un pays empêché (Tallandier, 2019)

dimanche 15 juillet 2018

Au fil du mondial (31) : Une deuxième étoile pour un "vrai" champion

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Au-delà du deuxième titre de champion du monde pour la France, que retenir de cette finale un peu étrange, au scénario si peu habituel ? La réponse est simple : le football gardera toujours sa part d’irrationnel et ses mystères. Ainsi, dix minutes après le début de la rencontre, on ne donnait pas cher de cette équipe de France. On se disait que les Croates avaient gommé la fatigue de leurs trois prolongations successives (l’équivalent d’un match supplémentaire). On se disait que l’équipe la plus expérimentée, la plus régulière depuis le début de la compétition serait championne du monde. Et puis… Et puis, cette règle absolue qui est que dominer n’est pas gagner s’est de nouveau vérifiée. Un but, un deuxième après une belle (mais inutile) égalisation croate, l’affaire s’engageait bien pour les Bleus…

Bien sûr, les Croates dominaient. Et ils ont encaissé un premier but stupide à partir d’un coup de pied arrêté consécutif à une faute imaginaire. C’est ainsi, c’est le foot. On appelle ça un fait de jeu. Dès lors, la fortune footballistique s’est offerte aux Français. Malgré toute leur grinta, malgré toute leur volonté, les Croates n’ont pas su dynamiter les Bleus. Ils n’ont pas su prendre le match totalement à leur compte.

Du match des Bleus, il ne faudra donc retenir que la seconde mi-temps. Celle où le jeu de contre concocté par Deschamps s’est concrétisé avec un Mbappé qui a tenu son rang et démontré qu’il est bien le prodige annoncé. Imaginez un peu : à son âge, marquer un but en finale de Coupe du monde ! De son côté, le coach français a montré sa science tactique : Les changements opérés, notamment l’entrée en jeu de Tolisso a permis de bloquer les incursions sur le côté gauche. Le talent du milieu et des attaquants français a fait le reste.


On terminera cette chronique en disant que la France est désormais un « vrai » champion du monde. Je m’explique. Bien sûr, les Bleus ont déjà été champions en 1998 mais c’était à domicile, avec les aménagements « offerts » au pays organisateur. Or, il existe une règle implicite qui veut qu’entrer de manière définitive dans le cercle très fermé des champions passe par une victoire hors de chez soi. Avec sa victoire en Russie, la France rejoint donc les équipes ayant été capables de s’imposer à l’extérieur. Ce n’est pas rien. L’exploit est énorme. A coup sûr, une nouvelle ère s’ouvre pour le football français car le poids de la « génération 1998 » va être moins pesant.
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