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Et nous, nous aimons la vie autant que possible,
Nous dansons entre deux martyrs. Entre eux, nous érigeons pour les violettes un minaret ou des palmiers.
Nous aimons la vie autant que possible.
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel et clôturer cet exode.
Nous ouvrons la porte du jardin pour que le jasmin inonde les routes comme une belle journée.
Nous aimons la vie autant que possible.
Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués.
Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage.
Nous écrivons nos noms pierre par pierre. O éclair, éclaire pour nous la nuit, éclaire un peu.
Nous aimons la vie autant que possible.
Mahmoud Darwich, poème traduit de l’arabe par Abdellatif Laâbi.
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