Au-delà du deuxième titre de champion du monde pour la
France, que retenir de cette finale un peu étrange, au scénario si peu
habituel ? La réponse est simple : le football gardera toujours sa
part d’irrationnel et ses mystères. Ainsi, dix minutes après le début de la
rencontre, on ne donnait pas cher de cette équipe de France. On se disait que
les Croates avaient gommé la fatigue de leurs trois prolongations successives
(l’équivalent d’un match supplémentaire). On se disait que l’équipe la plus
expérimentée, la plus régulière depuis le début de la compétition serait
championne du monde. Et puis… Et puis, cette règle absolue qui est que dominer
n’est pas gagner s’est de nouveau vérifiée. Un but, un deuxième après une belle
(mais inutile) égalisation croate, l’affaire s’engageait bien pour les Bleus…
Bien sûr, les Croates dominaient. Et ils ont encaissé un
premier but stupide à partir d’un coup de pied arrêté consécutif à une faute
imaginaire. C’est ainsi, c’est le foot. On appelle ça un fait de jeu. Dès lors,
la fortune footballistique s’est offerte aux Français. Malgré toute leur
grinta, malgré toute leur volonté, les Croates n’ont pas su dynamiter les
Bleus. Ils n’ont pas su prendre le match totalement à leur compte.
Du match des Bleus, il ne faudra donc retenir que la seconde
mi-temps. Celle où le jeu de contre concocté par Deschamps s’est concrétisé
avec un Mbappé qui a tenu son rang et démontré qu’il est bien le prodige
annoncé. Imaginez un peu : à son âge, marquer un but en finale de Coupe du
monde ! De son côté, le coach français a montré sa science tactique :
Les changements opérés, notamment l’entrée en jeu de Tolisso a permis de
bloquer les incursions sur le côté gauche. Le talent du milieu et des
attaquants français a fait le reste.
On terminera cette chronique en disant que la France est désormais
un « vrai » champion du monde. Je m’explique. Bien sûr, les Bleus ont
déjà été champions en 1998 mais c’était à domicile, avec les aménagements « offerts »
au pays organisateur. Or, il existe une règle implicite qui veut qu’entrer de
manière définitive dans le cercle très fermé des champions passe par une
victoire hors de chez soi. Avec sa victoire en Russie, la France rejoint donc
les équipes ayant été capables de s’imposer à l’extérieur. Ce n’est pas rien. L’exploit
est énorme. A coup sûr, une nouvelle ère s’ouvre pour le football français car
le poids de la « génération 1998 » va être moins pesant.
_
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire