C’est une guerre...
Ce que l’Humanité affronte aujourd’hui n’est pas un fait
nouveau. Des épidémies fulgurantes et létales, il y en a toujours eu et il y en
aura encore. Le progrès technique, les avancées médicales (constantes et même
impressionnantes), l’omniprésence de la technologie et, enfin, une vision aseptisée
du monde, ont forgé la fausse impression que les maladies les plus dangereuses étaient
réduites, ou vaincues, et que les craintes d’antan, celles liées par exemple
aux ravages de la peste noire, devenaient infondées. L’épidémie de Covid-19
nous prouve le contraire.
Ce qui se passe actuellement, avec cet emballement en
matière de décisions et mesures restrictives imposées par les gouvernements
démontre à quel point il ne faut jamais baisser sa garde. Rien n’est jamais fini
et certainement pas l’Histoire. Dans toute pandémie, il y a un caractère
inéluctable même si les responsabilités humaines ne peuvent être ignorées. Je n’entrerai
pas ici dans des considérations à propos du rôle néfaste de dirigeants
politiques dans la détérioration et l’appauvrissement continus et organisés des
systèmes de santé. Quand l’épidémie sera vaincue, et elle le sera, il faudra
agir et se souvenir que les adeptes du « moins d’État » devront
rendre des comptes, y compris ceux qui, comme le premier ministre britannique
actuel, estiment que la solution passe par le fait de sacrifier une partie de
la population.
En attendant, il faut se battre. On peut jouer sur les mots,
accepter ou réfuter les analogies, mais ce qui se passe n’est ni plus ni moins
qu’une guerre. Nous nous battons contre un ennemi invisible capable de nous
infliger d’immenses pertes et dégâts. Fait positif, nous n’affrontons pas d’autres
êtres humains. Il ne s’agit pas, ici, de faire couler le sang et c’est tant
mieux. Cette guerre est effectivement atypique puisque notre ennemi réside dans
l’infiniment petit mais comme tout conflit, elle ne peut être gagnée qu’en
faisant preuve de calme, de raison, de discipline et de civisme. Il s’agit, par
son comportement, de tout faire pour endiguer l’épidémie, pour aider le
personnel médical, héroïque dans son dévouement, à ne pas être submergé. Le
respect des règles et conseils diffusés par les autorités sanitaires, la
prudence, la conscience de soi et des autres et le bon sens feront la
différence. C’est une guerre avec sa binarité. Un camp face à l’autre. Se
draper dans des attitudes désinvoltes qui minorent le danger, tourner en
dérision les instructions de prévention et de prophylaxie, clamer ne rien
vouloir changer à ses habitudes, c’est être dans le camp de « l’ennemi ».
Oui, c’est une guerre. Il y aura des défaites et des
victoires, de mauvaises nouvelles et de bonnes. C’est une guerre, en cela qu’elle
fait passer le reste au second plan mais elle est simple à mener. Moins le
virus se répandra, et mieux cela sera. Il s’agit simplement d’accepter l’idée
que la situation est extraordinaire et que cela signifie des renoncements
(temporaires) en matière d’habitudes consuméristes et distractives. Être
confiné chez soi pendant quelques semaines voire quelques mois n’est pas la fin
du monde. Ce n’est pas être en Syrie. Ce n’est pas être à Gaza. Se lamenter
parce que son quotidien habituel est bouleversé ne changera rien à la
situation. L’objectif, fondamental, est la survie du maximum d’entre nous. Rien
d’autre.
Akram Belkaïd
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