On se moque beaucoup des survivalistes qui peuplent
certaines zones reculées aux Etats-Unis. On aime bien se gausser de leur
paranoïa, de leur vision apocalyptique du monde où l’idée d’un grand
affrontement à venir régit leurs décisions et leurs actes. Stockage de denrées,
d’armes, entraînements quasi-militaires…
Le cliché est connu et il fait le
bonheur de nombre de documentariste. Mais on oublie souvent que ces gens ont
une rationalité basée sur un postulat simple : ils n’ont aucune confiance dans
leur État et dans son gouvernement. Empli d’une mentalité héritée des pionniers
qui, jadis, devaient se débrouiller seuls, ces gens sont persuadés que
Washington, ses élites mais aussi les administrations fédérales et régionales n’ont
pas l’envergure pour faire face à une crise majeure.
En Europe, et en particulier en France, la confiance en l’État
et ses institutions sont grandes. Est-ce que cela continuera à être le cas avec
cette pandémie déjà marquées par des scandales majeurs (absence de masques, de
tests, de gel ; organisation du premier tour des municipales, etc…) ?
Je n’en suis pas certain. Dans les écrits de nombreux collapsologues et tenants
des thèses de l’effondrement, une chose revient souvent : la nécessité de
l’organisation de solidarités locales indépendantes de toute interférence
administrative ou étatique. Malgré le confinement, on commence à voir certaines
initiatives de ce genre. Est-ce juste une question de circonstances ? Ou
assisterons-nous demain à une remise en cause profonde des institutions et
modes d’organisation tels qu’ils existent aujourd’hui ? Comment cette
tendance éventuelle affrontera la tentation autoritariste que l’on sent poindre
les dirigeants européens ? A suivre…
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