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Le référendum qui se tient ce 1er novembre en Algérie (et dans les consulats à l’étranger) pour entériner une énième révision de la Constitution est à la fois une insulte, une faute et un crime.
C’est une insulte à ce que représente pour toute Algérienne et pour tout Algérien, la date du 1er novembre. Il est des symboles avec lesquels on ne s’amuse pas. Celui que constitue la date du déclenchement de la guerre d’indépendance, en est un. Il n’y a qu’un seul 1er novembre et il ne doit y en avoir qu’un seul ! C’est celui de 1954. Lui accoler de force une consultation électorale mal ficelée pour essayer d’en récupérer la légitimité, c’est insulter le passé et la mémoire des martyrs. Honte à ceux qui ont imaginé ce fardage en cachant un produit moisi sous de beaux fruits.
C’est une faute politique parce que ce texte n’a jamais été sérieusement discuté et que sa conception fait fi de tout le contexte politique engendré par le Hirak. Depuis février 2019, une partie de la population réclame une remise en cause profonde de la nature du régime et de l’exercice du pouvoir. Cette révision de la Constitution n’est qu’un bricolage à la va-vite qu’on ose présenter comme un grand pas vers le changement. Dans un contexte de répression inadmissible contre celles et ceux qui protestent contre cette mascarade, nous savons tous que ce texte, même voté, ne changera rien à rien.
C’est un crime, parce que l’on n’organise pas un scrutin dans un contexte de pandémie mondiale où de nombreux pays ont de nouveau recours au confinement. Quelle est donc cette logique qui consiste à interdire les marches – et on ne saluera jamais assez la maturité du peuple qui a accepté cette suspension – mais à exhorter les gens à aller voter ? Des vies sont en jeu et la moindre des mesures intelligentes aurait été le report de ce vote.
L’Histoire jugera avec sévérité les responsables de cette énième manœuvre dilatoire pour empêcher l’essentiel : le changement. Le vrai.
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